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L'Agent Geai - Introduction

<< L'Agent Geai - Avant-propos de Laura Bancroft >>

En 1906, Baum publia Les contes d'Étincelle qui se vendit rapidement à 40 000 exemplaires. Un tel succès commercial justifiait une suite, l'auteur reprit le personnage de l'Agent Geai du conte Jim Crow, le bandit pour un nouveau récit le mettant en scène l'année suivante, toujours illustré par Maginel Wright Enright.

Baum a publié beaucoup d'œuvres, comme des récits d'aventures, des mélodrames et des romans pour la jeunesse sous différents pseudonymes. En effet, il finissait par se faire concurrence à lui-même quand il publiait trop de choses sous son vrai nom. Ainsi, Les contes d'Étincelle et L'Agent Geai ont été publiés sous le nom de Laura Bancroft, ce sont les seules livres de fantasy pour lesquels il a utilisé un pseudonyme.

Les critiques littéraires s'accordent à considérer L'Agent Geai comme une des meilleures œuvres de fantasy de Baum, indépendamment du cycle du Magicien d'Oz.

L'Agent Geai connut lui aussi, le succès, il fut réédité en 1911 et en 1917, mais sous le vrai nom de L. Frank Baum.

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Maginel Wright Enright (de son vrai nom Maginel Wright Enright Barney (19 juin 1877 – 18 avril 1966)  n'était qu'au début de sa carrière artistique et n'avait même pas trente ans quand elle illustra les Contes d'Étincelle et l'Agent Geai. On a décrit ses dessins pour les livres Bancroft comme ayant une grâce enfantine, une ligne raffinée et un sens aigü de l'esthétique.

Elle était la sœur cadette de l'architecte Frank Lloyd Wright et la mère d'Elizabeth Enright, qui écrivait et illustrait aussi des livres pour enfants.

 

Les Contes d'Étincelle et L'Agent Geai ont en commun le thème de la bonté envers les animaux, et condamnent la cruauté à leur égard. Baum s'était souvenu de sa propre enfance et avait observé ses enfants, il avait remarqué à quel point ils peuvent être méchants envers les animaux, c'est pourquoi, dans son avant propos de L'Agent Geai, il expose son objectif sans ambiguïté.

Objectif parfaitement illustré dans le chapitre 5, L'histoire du Loriot, où il est question d'un homme qui tue les oiseaux pour les empailler, ou encore le chapitre 9, Les destructeurs, avec une terrible scène de chasse, la violence qui émane de ces deux chapitres contraste avec le ton onirique du reste de l'histoire, elle peut choquer un jeune public, et même un public moins jeune.

L'histoire

Partis pour un pique-nique, Étincelle et Bouboule se perdent dans une grande forêt, ils rencontrent alors une Tuxix, une créature ressemblant à une tortue avec des épines, en fait, c'est à la fois une magicienne, une sorcière et une enchanteresse [...] vous imaginez à quel point elle peut être redoutable. Au chapitre 2, on apprend qu'elle s'appelle Hautau et qu'elle a l'habitude de jouer de mauvais tours aux malheureux qui croisent sa route.

La méchante Tuxix jette un sort aux enfants, les transformant en êtres à corps d'alouettes et à têtes humaines. On remarque une similitude avec des créatures mythologiques comme les Sirènes dans la Grèce antique (que l'on ne représentait pas avec des corps de poissons, comme dans l'imagerie populaire contemporaine, mais avec des corps d'oiseaux) ou encore, dans les légendes slaves, l'Alkonost, la Sirin ou la Gamayun.

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L'Agent Geai, qui représente les forces de l'ordre dans le monde aviaire de la forêt, les prend en charge. On l'a déjà rencontré dans Les contes d'Étincelle, dans l'histoire intitulée Jim Crow, le bandit.

Il les conduit à un nid abandonné dans un érable pour qu'ils s'y installent, l'Aigle leur apporte leur panier de pique-nique, ainsi, ils ne sont pas obligés de se nourrir d'insectes ni de larves ou de vers.

Étincelle et Bouboule reçoivent de précieux conseils de leurs voisins ; un Écureuil, une Chouette et un Oppossum, l'Agent Geai les présente aux autres oiseaux. Les enfants constatent que les habitants de la forêt vivent dans une société structurée, où s'exercent de bonnes relations ainsi que des conflits.

On leur raconte des histoires sur la cruauté des humains envers les animaux, comme la femelle Loriot dont l'époux a été tué et empaillé par un taxidermiste. Plus tard, a lieu la terrible scène de chasse dont ils sont directement témoins, et qui coûte la vie à leurs amis Wisk l'Écureuil, Madame la Chouette et Madame Opossum. Étincelle tente d'intervenir au moment où les chiens déchirent les petits de cette dernière, elle veut parler aux chasseurs, mais elle n'arrive qu'à produire des sifflements d'Alouette. Alors qu'un des chiens s'apprête à l'attraper, leur ami l'Aigle vient à leur secours, tue le chien et emmène les Enfants-Alouettes à l'abri dans son nid dans la montagne.

Abri tout relatif, en effet, les petits aiglons n'ont qu'une idée en tête en voyant Étincelle et Bouboule, les manger pour leur petit déjeuner, alors l'Aigle ramène les Enfants-Alouettes à la forêt, les chasseurs sont partis, et le danger est passé.

L'Agent Geai emmène les enfants au Paradis des Oiseaux, qui se situe au centre de la forêt, et où nul ne peut pénétrer ; un fort vent repousse tous ceux qui essaient de s'y introduire, mais il obtient une autorisation spéciale pour ses protégés, bien que ce droit ne lui soit pas accordé, car en principe, il n'y a que les Oiseaux de paradis ou Paradisiers qui y vivent.

Étincelle et Bouboule rencontrent le Roi des Oiseaux de Paradis, rencontrent la Reine des Abeilles, qui, bien que n'étant pas des oiseaux, ont le droit d'habiter dans une ''banlieue'' du Paradis, ils ont aussi le loisir d'observer un superbe ballet aérien de papillons qui occupent une autre ''banlieue''.

Hors du Paradis, dans ce monde extérieur vulgaire et sinistre, la forêt connait des troubles, l'Agent Geai doit faire face à une rébellion des Corbeaux Freux, qui veulent réduire les autres oiseaux en esclavage. Les oiseaux plus petits arrivent à les battre en s'unissant.

Le Roi des Oiseaux du Paradis et son Nécromancien Royal avaient dit aux enfants qu'ils pouvaient retrouver leur forme originelle en mangeant des fruits appelés Baies Amères. Après avoir repris leur apparence naturelle, les enfants retournent, chez eux à la tombée du soir.

Le Paradis des Oiseaux.

Baum enrichit le texte de l'Agent Geai de détails réalistes sur la nature, or, il n'était pas naturaliste, mais écrivain de fantasy, et les sept chapitres (12 à 18) consacrés au Paradis des Oiseaux constitue le cœur du récit. L'auteur s'astreint à un langage simple pour ses jeunes lecteurs, cependant, à travers cette simplicité, il parvient à décrire cet univers dans une prose agréable et pleine d'imagination.

À un moment, l'Agent Geai présente ses protégés au Gardien de l'Entrée du Paradis, (le Geai lui-même est trop contaminé par le monde extérieur pour entrer). Le gardien les accepte et les confie à Ephel, le Messager Royal qui les guide pendant leur visite. Il les introduit à la cour du Roi des Oiseaux de Paradis. Ce dernier tient un discours sur les vertus de l'orgueil qui est un passage des plus comiques de l'histoire. Ephel leur montre ensuite le Lac Brillant avec ses poissons chantant, l'étrange Lac d'Eau Sèche et la Clairière Lumineuse où les oiseaux exécutent leur Danse de la Beauté.

En fait, le Paradis des Oiseaux est ni plus ni moins que le Jardin d'Eden ; une légende raconte que des humains y vivaient à une époque, mais qu'ils en ont été chassés pour une raison inconnue. Mais les oiseaux ont pu y rester, car ils n'avaient commis aucun mal. C'est depuis ce temps qu'il y a des Oiseaux de Paradis, ils occupent leur propre plan de la réalité.

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