La ville des chiens de prairie - 3

Monsieur Bowko, le maire

Les Contes d'Étincelle

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« Bon sang ! » s'exclama tout bas le chien de prairie, « ce sont des humains du village. »

« Je veux les voir ! Je veux les voir ! » s'écrièrent des petites voix pointues, puis deux petites têtes surgirent du trou et se mirent à regarder Étincelle et Bouboule de leurs yeux brillants. »

« Redescendez tout de suite ! » ordonna la maman chien de prairie, « vous voulez qu'ils vous fassent du mal,petits voyous ? »

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« Oh, ils ne leur feront pas de mal. » dit une autre voix plus grave. Les enfants virent un chien de prairie dodu assis au sommet d'un monticule voisin, sa fourrure était rousse et parsemée de blanc, il devait être très vieux, ou du moins plus très jeune, il semblait y avoir une certaine sagesse dans son regard.

« Mais ce sont des humains. » protesta la mère.

« C'est vrai, mais ce ne sont que des enfants, pour rien au monde ils ne feraient de mal à tes petits. »

« C'est vrai ! » s'écria Étincelle, « tout ce qu'on veut, c'est faire connaissance. »

« Dans ce cas, » répondit le vieux chien de prairie, « soyez les bienvenus dans notre ville, ravi de vous rencontrer. »

« Merci. » dit Étincelle, reconnaissante. Il ne lui venait pas à l'idée que c'était merveilleux de parler à ces chiens de prairie comme si c'étaient des gens, çà lui semblait tout naturel d'avoir une conversation aussi courtoise avec eux.

Comme attirées par le son de leurs voix, de petites têtes surgirent çà et là des autres monticules, jusqu'à ce que toutes les jolies créatures peuplant cette ville furent sorties de leurs trous, fixant Étincelle et Bouboule avec curiosité.

« Permettez moi de me présenter, » dit le vieux chien de prairie qui s'était montré si amical, « je m'appelle Bowko, je suis le maire et le grand chef de Prairie-ville. »

« Vous n'avez pas de roi ? » demanda Étincelle.

« Pas dans cette ville, en tous cas » répondit il, « en fait, il n'y a pas vraiment de place pour les rois aux États-Unis, et puis un maire ou un grand chef, çà vaut bien un roi, après tout. »

« Je le pense aussi. » répondit la fillette.

« C'est même mieux ! » ajouta Bouboule.

Le maire eut un sourire satisfait.

« Je vois que vous êtes bien élevés, » continua-t-il, « permettez moi de vous présenter quelques uns de mes concitoyens. » en désignant de sa petite patte le monticule où se tenaient la mère et ses deux petits, il dit : « voici Madame Rondouillard et sa famille, Teenty et Weenty. J'ai le regret de vous annoncer que Monsieur Rondouillard a récemment été chassé de la ville, car il disait ses prières à l'envers. »

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« Comment c'est possible ? » demanda Bouboule, surpris.

« Il a toujours fait le contraire des autres, » répondit le maire, « il n'est pas comme tout le monde, sa bonne épouse, Madame Rondouillard, le grondait à longueur de journée, finalement, nous l'avons chassé de la ville, je ne sais pas où il est allé. »

« Çà lui fait pas de la peine de plus voir ses enfants ? » demanda Étincelle, attristée.

« Je pense que si, mais les gens qui font le contraire des autres et ne se corrigent pas doivent en subir les conséquences. Ah, voici Monsieur Siffleux, » continua le maire, un très gros chien de prairie s'inclina poliment devant eux, « et voici Madame Douillet, Madame Commère, Monsieur Atchoum et le docteur Dosem. »

Tous et toutes s'inclinèrent courtoisement, Bouboule et Étincelle les saluaient d'un signe de tête en retour, ils en avaient mal au cou, et le maire n'en finissait pas de leur présenter les centaines de chiens de prairie qui les entouraient..

« J'arriverai jamais à les reconnaître, » chuchota la fillette, « ils se ressemblent tous. »

« Y en a qui sont plus gros que les autres, » observa Bouboule, « mais je sais plus lesquels. »

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