La ville des chiens de prairie - 4
Presto Digi, le magicien
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« Nous ferez vous le plaisir de visiter quelques unes de nos demeures ? » leur proposa Monsieur Bowko, le maire, d'un ton avenant.
« C'est impossible ! » s'écria Étincelle, « nous sommes trop grands. » ajouta-t-elle en se redressant pour s'asseoir sur le talus, afin qu'il voit sa taille comparée à celle des chiens de prairie.
« Çà n'a pas la moindre importance, » répondit le maire, « je vais demander à Presto Digi, notre magicien, de vous rétrécir. »
« Il peut faire çà ? » demanda Étincelle, incrédule.
« Notre magicien peut faire n'importe quoi, » déclara le maire, puis il se redressa, mit ses pattes devant sa bouche et produisit un curieux son qui tenait à la fois de l'aboiement et du sifflement.
Tout le monde attendit en silence, puis un drôle de vieux chien de prairie sortit lentement la tête d'un grand monticule situé en plein centre de la ville.
« Bonjour, Monsieur Presto Digi. » dit le maire.
« Bonjour ! » répondit le magicien en clignat des yeux, comme s'il venait juste de se réveiller. »
Étincelle eut envie de rire en voyant ce personnage maigre et décharné, mais heureusement, elle parvint à garder son sérieux, ce qui lui évita de l'offenser.
Nous avons deux visiteurs, ce matin, » expliqua le maire au magicien, « seulement, ils sont un peu trop grands pour rentrer dans nos demeures, et comme j'aimerais les inviter à déjeûner, seriez vous assez aimable pour réduire leur taille ? »
« C'est ce que vous désirez ? » demanda Monsieur Presto Digi avec un signe de tête aux enfants.
« On veut bien, mais çà sera difficile, » répondit Étincelle, « je crois pas que vous y arriverez. »
« Vraiment ? » fit le magicien d'un ton qui ressemblait presque à un aboiement, « je peux faire çà d'une seule patte. Approchez, et faites attention de ne pas marcher sur les monticules tant que vous grands et maladroits. »
Étincelle et Bouboule se levèrent et marchèrent lentement vers le magicien, faisant très attention où ils mettaient les pieds. Teenty et Weenty étaient effrayés, ils rentrèrent la têteavec de petits couinements quand les enfats passèrent devant leur monticule, puis ils la ressortirent aussitôt après, curieux de voir ce qui allait se passer.
Quand les enfants furent arrivés devant le monticule de Monsieur Presto Digi, celui ci agita une patte de ses pattes maigres en marmonnant d'une voix profonde et gargouillante, tandis qu'il roulait de gros yeux d'une manière bizarre.
Ni Étincelle ni Bouboule ne sentirent l'effet de la magie, ils ne se sentaient pas non plus différents, mais ils se rendaient compte qu'ils rapetissaient en voyant le magicien qui semblait se rapprocher sans bouger.
Au bout d'un moment, Monsieur Presto demanda :
« C'est assez ? »
« Encore un petit peu, » répondit le maire, « je ne veux pas qu'ils se cognent la tête à l'entrée. »
Le magicien agita à nouveau sa patte en marmonnant, en gargouillant et en roulant des gros yeux, jusqu'à ce qu'Étincelle s'aperçoive qu'elle devait lever la tête pour le regarder, alors qu'il était toujours assis sur son monticule.
« Arrêtez ! » s'écria-t-elle, « si vous continuez, on va disparaître complètement ! »
« Vous avez la bonne taille, maintenant, » dit le maire en les regardant d'un air satisfait, quand la fillette se retourna, elle vit Monsieur Bowko et Madame Rondouillard qui se tenaient à côté d'elle, elle s'aperçut que Bouboule n'était pas plus grand qu'eux et qu'elle n'était pas non plus plus grande que lui.
« Venez donc chez moi, » dit Madame Rondouillard, « mes petits chéris ont très envie de faire votre connaissance, de plus, c'est moi qui vous ai vus en premier, j'ai donc la priorité pour vous recevoir, vous irez dîner chez le maire après. »
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