La ville des chiens de prairie - 5
Chez les Rondouillard
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Toujours se tenant la main, Étincelle et Bouboule se dirigèrent vers la demeure des Rondouillard, le sol semblait maintenant étrangement rocailleux sous leurs pieds minuscules. Ils escaladèrent maladroitement la pente du monticule, et quand ils arrivèrent au trou celui-ci leur sembla aussi grand qu'un puit. Mais ils s'aperçurent qu'il n'était pas très profond, il s'agissait plutôt d'un tunnel qui conduisait à l'intérieur de l'habitat, Étincelle comprit qu'ils ne risqueraient pas de tomber s'ils faisaient attention.
Madame Rondouillard sauta d'un bond dans le trou, car elle était habituée, et elle les attendit sous l'entrée pour les guider. Étincelle se laissa glisser dans le tunnel, Bouboule la suivit de près et ils se mirent à descendre.
« Il fait un peu sombre par ici, » dit Madame Rondouillard, « mais j'ai ordonné à la servante d'allumer des chandelles dans les pièces pour que vous y voyiez clair. »
« Merci, » dit Étincelle, tout en tâtonnant les parois lisses du passage dans la pénombre, « j'espère que nous n'allons pas vous attirer de problèmes vis-à-vis des autres en vous rendant visite. »
« Vous êtes mes invités, » répondit, Madame Rondouillard, « chez nous, on sait recevoir, nous sommes d'une bonne famille, si çà ne plait pas à certains, peu nous importe. Hé ! Teenty et Weenty, fichez moi le camp et tenez vous tranquilles, je vous présenterai nos visiteurs tout à l'heure. »
Elle les fit entrer dans une pièce si confortable et si bien aménagée qu'Étincelle en resta béate d'admiration.
C'était une pièce ronde, les murs étaient couverts de portraits de différents chiens de prairie de la famille Rondouillard. Les meubles étaient en argile blanche cuite au soleil et peints avec de l'argile bleue, rouge et jaune, ce qui était du plus bel effet. Il y avait une atble ronde au centre, ainsi que des chaises et un sofa confortables et des chandeliers garnis de bougies sur les murs, illuminant agréablement les lieux.
« Je vous en prie, asseyez vous, » dit Madame Rondouillard, « reposez vous un moment avant que je vous fasse visiter les lieux. »
Étincelle et Bouboule s'assirent sur les petites chaises d'argile, tandis que Teenty et Weenty s'étaient installés en face d'eux, les observant de leurs petits yeux ronds et malicieux.
« Comme les meubles sont jolis ! » s'exclama la fillette.
« Oui, » répondit Madame Rondouillard, en regardant le portrait d'un chien de prairie à l'expression mélancolique, « c'est Monsieur Rondouillard qui les a fabriqués lui-même, il était très bricoleur, c'est dommage qu'il se soit montré si obstiné. »
« C'est lui qui a aussi construit la maison ? »
« Enfin, il l'a plutôt creusée, mais c'est moi qui l'ai conseillé dans son travail, j'ai une part de mérite. C'est la plus belle maison après celle du maire, nous sommes quand même d'un certain rang social. Weenty ! Retire ta patte de ta bouche, tu es encore en train de te ronger les ongles. »
« C'est pas vrai. » protesta Weenty.
« Bon, » continua Madame Rondouillard, « si vous vous sentez reposés, je vais vous montrer le reste de la maison. »
Ils se levèrent et la suivirent, elle les fit passer sous une voûte et ils se retrouvèrent dans la salle à manger. Il y avait un buffet rempli de la plus jolie vaisselle qu'Étincelle n'eût jamais vu, elle était en argile cuite au soleil et grâcieusement décorée comme celle qui se trouvait chez elle.
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