Monsieur Marmotte - 6
Étincelle est amenée devant le juge
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En entendant ceci, les enfants marmottes hululèrent de joie et s'écrièrent :
« Allez y, père, amenez la au vieux Cœurdepierre ! Il va lui donner une bonne leçon ! »
« Qui est ce Juge Cœurdepierre ? » demanda Étincelle, un peu inquiète.
« Un personnage très respecté chez les marmottes, c'est le cousin du grand-père de ma femme, » répondit Monsieur marmotte, « nous le considérons comme le plus sage et le plus intelligent de notre espèce, et bien qu'il se montre toujours juste en toutes choses, il n'a jamais montré la moindre pitié pour les malfaiteurs. »
« Je n'ai rien fait de mal. » dit la fillette.
« Mais votre père, si, et les autres fermiers des environs nous font aussi beaucoup de tort, il combattent les miens sans répit, ils tuent toutes les marmottes qu'ils attrapent. »
Étincelle garda le silence, elle savait que c'était vrai.
« Pour ma part, » continua Monsieur Marmotte, « je suis de nature sensible, je n'écrase même pas une fourmi si je peux l'éviter. Je suis sûr que vous êtes de bonne composition, mais vous êtes humaine, et je suis une marmotte, je crois donc que vous conduire au vieux Cœurdepierre et le laisser décider de votre sort est la meilleure décision. »
« Hourra ! » s'exclamèrent les jeunes marmottes, et ils s'éloignèrent sur les chemins du jardin, suivis par leur grosse mère qui tenait toujours le parasol de dentelle au dessus de sa tête, comme si elle craignait un coup de soleil.
Étincelle était contente de les voir partir, elle n'aimait pas tellement ces enfants marmottes si mal élevés, ni leur mère qui était encore pire. Quant à Monsieur Marmotte, elle l'appréciait plutôt, en fait, elle aimait bien parler avec lui, il était toujours poli et il avait un regard bienveillant.
« Maintenant, très chère, » dit il, « nous allons quitter ce jardin, je dois vous empêcher de vous sauver, j'espère que vous ne prendrez pas ombrage de devenir une vraie prisonnière pour un moment. »
Monsieur Marmotte sortit quelque chose de sa poche qui ressemblait à un collier de chien, et il le mit autour du cou d'Étincelle. Une chaine de près de deux mètres était reliée au collier, Monsieur Marmotte en tenait l'autre extrémité.
« Maintenant, » dit il, « je vous prie de me suivre sans faire d'histoires. »
Il la conduisit tout au bout du jardin, où il ouvrit une porte en bois dans le mur qu'ils franchirent. À l'extérieur du jardin, le sol était dur et ressemblait à de la terre cuite, sans un seul brin d'herbe ni quoi que ce fut de vert, ni même un arbre ou un buisson pour s'abriter du soleil brûlant. Non loin de là se trouvait un monticule, lui aussi à l'aspect de terre cuite, Étincelle se dit qu'il s'agissait d'une habitation, puisque l'on y distinguait une porte et des fenêtres.
Il n'y avait aucun être vivant en vue, pas même une marmotte, et elle prêtait peu d'attention à ce décor de terre cuite.
Tenant fermement la chaîne, Monsieur Marmotte conduisit sa prisonnière à travers ce paysage désolé jusqu'au monticule, où il s'arrêta pour frapper doucement à la porte.
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