Dot et Tot au Pays Joyeux - Chapitre 10

La Reine du Pays Joyeux

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Quand la barque les mena au delà de l'arcade rocheuse, où se trouvait la Quatrième et plus importante Vallée du Pays Joyeux, les enfants retinrent leur respiration, car ici vivait la Reine de cette merveilleuse contrée, et ils n'avaient aucune idée de ce à quoi elle ressemblait.

« Peut être qu'elle sera en colère après nous pour avoir désobéi aux ordres du Chien de Garde, » dit Dot, tout bas, « elle va sans doute nous punir. »

« Non, elle ne fera rien. » répondit Tot d'un air tranquille.

« Elle va nous réduire en esclavage et nous obliger à travailler pour elle. » contina Dot en frémissant.

« Non, elle nous fera rien ! » protesta Tot en haussant la voix.

« Pourquoi elle nous fera rien, Tot ? » demanda la fillette.

« Parce que c'est le Pays Joyeux. » rétorqua le petit garçon.

« Ah oui, c'est vrai. » dit Dot en réfléchissant, « la Reine d'une si charmante contrée ne peut pas être méchante. »

« Ben non. » acquiesça Tot.

« Alors n'ayons pas peur, » ajouta-t-elle, ayant retrouvé courage grâce à la foi de son compagnon, « on va voir ce qui se va se passer, et on avisera. »

Quand la barque emprunta un coude, ils virent que cette Vallée était plus grande que les précédentes, mais d'un côté, il y avait un grand mur qui masquait leur vue tout le long de la rivière, et de l'autre, les montagnes qui marquaient ses limites.

Le mur était plus haut qu'eux, même quand ils se tenaient debouts dans la barque. Sur les remparts, Dot remarqua des petits soldats de bois avec des fusils de bois qui allaient et venaient d'une démarche raide, comme s'ils montaient la garde.

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Chacun d'eux était taillé dans une seule pièce de bois, ils portaient un grand chapeau noir, ainsi qu'une veste rouge avec des boutons blancs et un pantalon blanc peints sur eux. Leurs fusils n'avaient pas l'air bien dangereux, et Dot se rappela avoir eu une boîte de soldats semblables.

Mais ces soldats sur le mur bougeaient, tandis que ses soldats à elle ne bougeaient pas, du moins, tant qu'elle les regardait. Ce qu'ils faisaient quand elle ne les regardait pas, elle l'ignorait.


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Les soldats de bois ne faisaient pas attention à la barque, qui glissait doucement sur l'onde tandis que les enfants cherchaient un endroit où accoster.

« Peut être qu'on pourra traverser toute la Vallée sans que la Reine le sache. » murmura Dot. 

Mais peu après, ils virent une grille dans le mur, comme elle était en bois recouvert d'or et d'argent, elle étincelait sous le soleil. Juste en face, il y avait un petit débarcadère et quelques marches qui y conduisaient.

Ils accostèrent au pied de l'escalier, Dot et Tot descendirent de la barque et l'attachèrent à un anneau argenté dans le mur, puis ils grimpèrent les marches jusqu'à la grille, mais à peine Dot eut elle posé la main dessus pour l'ouvrir qu'une voix leur cria :

« Halte ! »

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Elle vit alors deux soldats de bois, un de chaque côté de la grille, leurs fusils étaient pointés droit sur eux, et bien qu'ils n'arrivaient même pas aux genoux des enfants, ils furent saisis par cette attitude guerrière et restèrent figés de surprise.

Au bout d'un moment, la fillette demanda : « on peut ouvrir la grille ? »

« Non ! » répondit un des soldats, d'une voix grinçante qu'il essayait, en vain, de rendre autoritaire, on aurait dit qu'il avait besoin d'être huilé.

« Pourquoi non ? » demanda Tot.

« Ce sont les ordres, » répondit le soldat, « la Reine m'a ordonné de tirer sur tout étranger qui tente d'ouvrir la grille. »

« Mais votre fusil est en bois. » dit Dot, irritée par l'intervention de ce personnage.

« On peut pas tirer avec des fusils en bois. » s'écria Tot en riant.

Le soldat avait plutôt l'air embarrassé par cette réflexion, Dot crut même le voir rougir un peu.

« Que mon fusil puisse tirer ou pas, » répondit il sèchement, « j'ai l'ordre de ne laisser personne ouvrir la grille. »

« Mais vous, vous n'avez pas le droit de me donner des ordres, » dit la fillette, « je ne suis pas du Pays Joyeux, votre Reine n'a donc aucune autorité sur moi ni sur Tot. »

« Alors, pourquoi êtes vous là, si vous n'êtes pas d'ici ? » demanda le soldat.

Dot hésita, déconcertée par cette question.

« On n'a pas eu le choix, » finit elle par expliquer, « c'est la barque qui nous a amenés. »

« Eh bien, tant que vous êtes dans ce pays, » dit le soldat, « vous devez obéir à ses lois et à la Reine, c'est elle qui commande, ici. »

« C'est absurde ! » s'écria Dot, qui commençait à s'énerver, « vous même êtes incapable d'obéir à ses ordres. »

« Comment çà ? » demanda le soldat interloqué.

« Vous aviez l'ordre de tirer, n'est ce pas ? » 

« Tout à fait. »

« Eh bien, vous ne pouvez pas parce que vos fusils sont en bois, vous ne pouvez donc pas obéir aux ordres.

« Mais si vous n'étiez pas venus, » protesta le soldat, « je n'aurais pas eu besoin de tirer, tout çà, c'est de votre faute. »

« Peut être, » répondit Dot, « il n'empêche que je vais ouvrir cette grille en dépit de vos ordres. »

Elle tourna la poignée et la grille commança à tourner doucement sur ses gonds, mais à peine fut elle entrouverte qu'elle se retrouva face à un autre soldat de bois, celui ci était habillé en capitaine et il brandissait un sabre de bois.

« Arrière ! » s'écria-t-il, « si vous faites encore un pas, je vous transperce avec mon épée. »

Dot vit que le sabre était vraiment très pointu, alors elle se calma et demanda : « c'est ici que vit la Reine du Pays Joyeux ? »

« En effet. » répondit le capitaine.

Dot était une petite fille très avisée, elle comprenait que si elle ne risquait rien rabrouer les innoffensifs soldats aux fusils de bois, il valait mieux être polie avec le capitaine au sabre pointu : « faites lui donc savoir que je suis venue lui rendre visite. »  lui dit elle d'un ton courtois. 

À cette requête, l'officier s'inclina cordialement et souffla dans un sifflet d'étain pendu à son cou. En réponse à cet appel, un autre soldat apparut qui salua respectueusement son capitaine.

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« Rends toi auprès de sa Majesté la Reine, » lui ordonna-t-il, « et dis lui que deux étrangers désirent la rencontrer.  » 

Aussitôt, le soldat s'exécuta, et le petit capitaine de bois s'adressa à Dot et à Tot : « vous pouvez vous asseoir dans l'entrée en attendant la décision de notre Reine, si elle ne veut pas vous recevoir, il vous faudra partir. »

Alors le enfants franchirent la grille, que le capitaine referma derrière eux, et ils s'assirent sur un petit banc de bois. Sous leurs yeux, s'étendait la Quatrième Vallée du Pays Joyeux, la patrie de la Reine.

« Eh, mais c'est un village de poupées ! » s'écria Dot au premier regard.

Çà ressemblait vraiment à un village de poupées, avec ses rues et ses rangées de maisons pimpantes aux couleurs vives. Devant chaque maison, il y avait un arbre scellé sur une plate-forme ronde, il avait l'air d'avoir été sculpté dans un morceau de bois, même que les feuilles ressemblaient à des copeaux peints en vert émeraude, tout autour, dans les jardins, l'herbe avait la même teinte et les brins ressemblaient aussi à des copeaux.

Dot regardait pensivement les maisons, elles lui rappellaient la maison de poupées que son papa lui avait offertes à noël, et qui prenait la poussière dans le grenier de sa maison, en ville.

Au bout de la rue principale qui aboutissait à la grille, il y avait une maison beaucoup plus grande que les autres avec un dôme qui étincelait au soleil, comme s'il eût été en or. C'était une prestigieuse résidence, avec une pelouse d'un vert éclatant, parsemée d'arbustes et de massifs de fleurs.

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« Qui est ce qui habite ici ? » demanda Dot au capitaine de bois.

« C'est le palais de sa Majesté la Reine. » répondit il.

« Oh lala ! » dit Dot, « elle doit être drôlement grande ! »

« Très grande ! » répondit fièrement le capitaine, « mais, » ajouta-t-il, « pas aussi grande que vous, bien sûr. »

« Oh lala ! » répéta Dot, et avant qu'il ait eu le temps d'ajouter quelque chose, un carrosse s'arrêta devant le palais, une porte s'ouvrit et quelqu'un qui ressemblait à une dame sortit et monta dans le véhicule.

Cela se passait si loin qu'elle ne pouvait pas bien voir la dame, mais bientôt, le carrosse s'approcha d'eux à grande vitesse et Dot et Tot se levèrent pour mieux voir.

En un temps remarquablement court, le carrosse atteignit la grille, et les enfants, les yeux écarquillés, cherchaient à voir ses occupants.

Le carrosse ressemblait à ceux que l'on trouve dans les magasins de jouets, il était tiré par deux chevaux debouts sur des plate-formes à roulettes, grâce auxquelles ils se déplaçaient sans avoir à bouger les pattes, et le cocher dirigeait la course.

Ce cocher était une poupée de chiffons en livrée, à cause d'un manque de rembourrage au niveau du cou, sa tête pendait légèrement de côté, lui donnant une allure désarticulée, mais il tenait fermement les rènes dans ses mains de tissus en regardant droit devant lui, comme un domestique professionnel.

À l'intérieur du carrosse se trouvait une poupée de cire, plus jolie encore qu'aucun enfant ne l'eût imaginé. Presque aussi grande que Tot, elle était élégamment vêtue d'une longue robe de mousseline légère, décorée de rubans roses aux épaules et aux manches, avec une large ceinture autour de la taille.

Ses longs cheveux soyeux étaient dorés, dans ses yeux d'un bleu profond, on devinait de la douceur et de la compassion, son teint était un subtil mélange de blanc et de rose et elle portait une couronne en or sur la tête. Cette couronne avait sept pointes, et chaque pointe était orné d'un joyau.

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En la voyant, Dot eut envie de prendre cette poupée de cire dans ses bras pour la choyer, quant à Tot, il était tellement intimidé qu'il retira son chapeau et s'inclina devant la "grande dame" (comme il l'appelait).

À peine les enfants eurent ils le temps d'observer cette délicieuse créature, que la poupée sauta du carrosse avec légèreté, ils virent ainsi qu'elle portait des chaussons de satin blanc brodés d'argent.

« Qui êtes vous ? » demanda-t-elle, sa voix était douce, mais Dot crut y discerner une certaine inquiétude, « et comment êtes vous arrivés au Pays Joyeux ? »

« On est venu en barque, » répondit la fillette, « voici mon ami, Tot Thompson, et moi je suis Dot Freeland. »

« Dot Filande. » murmura Tot, en relevant timidiment les yeux et en hochant la tête.

« Vous ne devriez pas être ici, » dit la petite dame, « c'est une propriété privée, et j'ai placé des gardes pour empêcher quiconque de pénétrer dans mes Vallées. »

« Êtes vous la Reine ? » demanda la fillette.

« Oui, je suis la Reine de tout le Pays Joyeux, et je ne comprends pas comment mes gardes ont pu me désobéir.  »

« Oh, les gardes ont fait leur travail, » dit Dot, « c'est nous qui avons désobéi, mais on l'a pas fait exprès, on est allé là où la barque nous a emmenés. »

Alors elle raconta leurs aventures à la Reine et comment ils avaient été transportés par accidents dans les Vallées du Pays Joyeux.

Après avoir écouté leur histoire, la petite dame avait l'air perplexe, alors elle dit : « quiconque entre dans mon royaume n'a le droit d'en sortir, sinon, le monde saurait tout sur moi et mon peuple. Si cela arrivait, notre confort et notre bonheur seraient compromis, car il y aurait des étrangers qui viendraient tous les jours. »

« C'est déjà arrivé que des étrangers viennent ici ? » demanda timidement Dot.

« Non. » répondit la Reine.

« Alors, qu'allez vous faire de nous ? » s'inquiéta la fillette.

« Franchement, je ne sais pas. Voyez vous, je me fais tellement de soucis que j'ai cessé de sourire, et c'est très embêtant, car si la température descend, ma cire va refroidir et je vais garder cette expression grave jusqu'à ce qu'elle se réchauffe, et mon peuple va me juger indigne de régner sur le Pays Joyeux. »

« Je suis désolée de vous causer autant de problèmes, » dit doucement Dot, « croyez moi, je préfèrerais être chez  moi, bien que vos Vallées soient charmantes. »

La Reine se remit alors à sourire.

« Ne vous inquiétez pas, très chère, » s'empressa-t-elle de la rassurer, « je trouverai bien une solution grâce à ma machine à penser. Jusque là, venez donc à mon château et considérez vous comme mes invités. »

«  Merci ! » répondirent ensemble Dot et Tot.

La Reine se tourna vers le capitaine de bois et lui ordonna :

« Emmenez ces étrangers à mon palais, et veillez à ce qu'ils soient bien traités ; même si ce sont, officiellement, mes prisonniers, ils n'ont commis aucun crime et m'ont l'air d'être de braves enfants. »

Le capitaine de bois ôta son képi de bois et s'inclina très bas, si bas, d'ailleurs, que Tot put voir la cheville au sommet de son crâne qui servait à tenir le képi en place.

« Il en sera ainsi que l'a ordonné Votre Majesté. » dit il.

Puis la Reine remonta dans son carrosse, le cocher en chiffons fit claquer son fouet, les roues des plate-formes où étaient posés les chevaux s'animèrent, et l'équipage se rendit au palais à grande allure.

Dot et Tot suivaient à un rythme plus lent ; ils devaient régler leur pas sur celui du tout petit capitaine qui les escortait, sa démarche était raide, car il n'avait pas d'articulations aux genoux. Pendant ce pénible trajet, Tot l'interrogea :

« Pourquoi les chevaux ont des roulettes ? »

« Parce qu'ils sont faits comme çà. » répondit le capitaine.

« Pourquoi ils marchent pas sur leurs pattes ? » continua le petit garçon.

« Çà les fatiguerait, c'est pour çà qu'ils sont sur des plate-formes, ainsi, les chevaux ne se fatiguent jamais, ce sont les roulettes qui font tout le travail. »

« Ah, d'accord, » dit Tot, « je comprends. » puis, après un moment de réflexion, il demanda : « qu'est ce que vous leur donnez à manger ? »

« De la ouate, » répondit le capitaine, « on veille à ce qu'ils en soient bien rembourrés, c'est ce qui les rend aussi dodus et les maintient en bonne santé. Qu'est ce que vous leur donnez à manger, chez vous ? »

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« Du foin. » dit Tot.

« On a déjà essayé de les rembourrer avec du foin, mais çà rendait leur peau désagréable au toucher et il y avait des brins piquants qui la transperçaient, c'est pourquoi on n'utilise plus que de la ouate. »

« Ah, d'accord... » répéta Tot, qui n'en revenait pas.

Le sol des rues était bien lisse, les maisons devant lesquelles ils passaient étaient coquettes et bien entretenues, mais les enfants s'étonnèrent de ne voir d'habitants nulle part dans le village. Dot s'apprêtait à demander qui vivait là, quand ils arrivèrent à la grille du palais.

Avec le manche de son sabre, le capitaine frappa trois coups, alors la grille s'ouvrit lentement et ils pénétrèrent dans un jardin magnifique, puis ils empruntèrent un chemin bordé de gazon menant à la porte d'entrée.

Dot eut juste le temps de remarquer qu'elle était décorée de sept étoiles en or quand apparut la Reine en personne, elle les conduisit dans le couloir, les fit entrer dans son salon, et d'un signe de sa royale tête, elle donna congé au capitaine de bois.

Bien que cette maison fut, de loin, la plus grande de la Vallée, l'encadrement des portes était à peine plus haut que la tête de Dot, et quand les enfants s'installèrent dans le salon, ils choisirent les plus grands sièges qui étaient juste à leur taille.

« Maintenant, mes amis, » leur dit la jolie Reine, « il est presque l'heure du dîner, j'imagine que vous devez mourir de faim, je vais vous faire conduire à vos chambres, où vous pourrez vous débarbouiller et brosser vos vêtements, puis l'on vous servira quelque chose de bon. »

Elle prit une cloche sur une table et la fit tinter, aussitôt, un petit bonhomme de chiffons entra dans la pièce, il portait un habit brun avec des boutons en cuivre.

Il était plus grand que la plupart des poupées que Tot avait vues à l'extérieur du Pays Joyeux, mais il n'atteignait pas la taille de la Reine elle-même. En le regardant de plus près, ils s'aperçurent que son visage, ses mains et ses pieds étaient en laine cardée, tandis que ses yeux étaient faits de deux grosses perles noires.

Cette drôle de poupée vint s'incliner devant la Reine qui lui dit : « Coquille, emmène ce jeune homme à la chambre des rires, et assiste le pendant qu'il fait sa toilette. »

Coquille, comme le bonhomme de tricot avait l'air de s'appeler, murmura  : « il en sera fait ainsi, Votre Majesté. » puis il se tourna vers Tot, lui fit un geste d'invitation et sortit de la pièce en lui tenant la main, elle était molle dans la sienne, mais cela ne le dérangeait pas, car l'expression joviale de son visage lui avait tout de suite semblé sympathique.

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« Où on va ? » demanda-t-il, alors qu'ils montaient des escaliers.

« À la chambre des rires. » répondit Coquille. Une fois qu'il furent arrivés en haut des escaliers, ils traversèrent un long couloir et entrèrent dans une chambre à la fois si jolie et si étrange que Tot en resta figé d'admiration.

Par bien des aspects, elle ressemblait à une chambre ordinaire, avec un lit, un placard, une table et des chaises. Mais sur les murs, il y avait des centaines de visages d'enfants peints, des petits garçons et des petites filles de tous les pays, avec des cheveux clairs ou foncés, raides ou frisés, des yeux bleus, noirs, bruns ou gris, tous en train de rire.

Des têtes de bébés rieurs étaient sculptées sur les montants du lit, sur les chaises, la table, le placard et sur chaque objet, partout où il y avait de la place était représenté un visage souriant, même le tapis était brodé de figures d'enfants hilares de toutes les couleurs. En découvrant cette chambre hors du commun, le petit garçon se mit à rire au point que les larmes coulaient sur ses joues.

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Une fois que Tot eut examiné chaque visage de la chambre, Coquille l'aida à se laver les mains et se débarbouiller, se peigner et brosser ses vêtements, et une fois sa tâche accomplie, la poupée de laine dit :

« Maintenant, je vais vous montrer pourquoi cette chambre s'appelle la chambre des rires. Allongez vous donc un peu sur le lit, mais ne mettez pas vos chaussures sur les couvertures, elles sont propres. »

Tot s'étendit sur le lit, et aussitôt, il entendit des rires d'enfants qui venaient de tous les endroits de la pièce. C'était tellement agréable et apaisant qu'il en ferma les yeux de ravissement et commença à s'endormir, mais Coquille le réveilla et lui dit :

« Il n'est pas encore l'heure de dormir, vous n'avez pas encore soupé. Les visages rieurs vous endormiront le moment venu et vous donneront de beaux rêves. »

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