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Le Monarque Magique de Mo

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Quatrième Surprise

Le supplice du cake aux fruits

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Le Prince Zingle, qui était le plus âgé de tous les princes de la Vallée de Mo, était vexé car le Roi, son père, lui interdisait de traire la vache aux cornes d'or.

Cette vache était l'une des préférées du Roi, car elle donnait une grande quantité de crème glacée à chaque traite, autant qu'une vache ordinaire donnait de lait, et durant la saison chaude, c'était un luxe des plus agréables.

Le Roi préférait garder cette vache pour son usage personnel et celui de la Reine, le Prince Zingle se sentait défavorisé, car lui-même adorait la crème glacée.

Il y avait pourtant une grande fontaine de crème glacée et de soda qui coulait dans la cour, à la disposition de tous, mais le Prince désirait ce qu'il ne pouvait avoir.

Alors qu'il flânait, brûlant de colère contre son père, le Roi, il passa non loin du château du Dragon Pourpre.

En voyant le Prince, le vilain monstre trouva une splendide opportunité de commettre une méchanceté, il dit alors poliment :

« Bonjour, Roi Zingle. »

« Je ne suis pas roi, je ne suis que prince. » répondit Zingle.

« Quoi ? Vous n'êtes pas roi ? » s'exclama le Dragon, comme s'il était surpris, « c'est vraiment dommage. »

« Je ne peux être roi tant que mon père est vivant, » continua le Prince, « et comme il ne peut pas mourir, que faire ? »

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« Puisque vous me demandez conseil, je vais vous donner mon avis, » répondit le Dragon malveillant, « près de la rivière de frenette, où poussent les arachides, il y a un trou très profond dans le sol. Amenez le Roi pour lui montrer, et pendant qu'il est penché, poussez le dedans. Bien sûr, il ne mourra pas, car, comme vous le dites, celà lui est impossible, mais personne ne le retrouvera. Ainsi, une fois le Roi hors de votre chemin, vous pourrez être roi à sa place. »

« Çà, c'est vraiment un bon conseil, » dit le Prince, « c'est d'ailleurs ce que je vai faire sans tarder. Alors la vache aux cornes d'or m'appartiendra et je serai le Monarque de Mo. »

Le Prince s'en retourna vers le palais, et dès qu'il fut hors de vue, l'affreux Dragon se mit à rire en pensant à la manière dont il avait manipulé ce garçon.

Quand il vit son père, Zingle l'appela discrètement et lui dit :

« Votre Majesté, j'ai découvert quelque chose de bizarre au fond du trou près des plants d'archide, venez donc voir de quoi il s'agit. »

Le Roi accompagna le Prince, sans suspecter ses mauvaises intentions, et alors qu'il se penchait au dessus du trou, le Prince le poussa brusquemment et le Monarque de Mo tomba tout au fond !

Le Prince Zingle retourna aussitôt au palais et il se mit à traire la vache aux cornes d'or.

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Alors qu'il se retrouvait ainsi au fond du trou, le Roi ne savait que faire, il s'assit et se mit à réfléchir sur la situation, puis une bonne idée lui vint à l'esprit.

Il se disait que s'il était à l'autre bout du trou, il se retrouverait à l'ouverture au lieu du fond, et il pourrait s'échapper. Le Roi se saisit alors du trou, et après avoir rassemblé toutes ses forces, il le retourna dans l'autre sens.

Il se retrouvait maintenant à l'ouverture, il sauta sur le sol et retourna au palais, où il surprit le Prince Zingle en train de traire la vache aux cornes d'or.

« Ah, ah ! » fit il, « vous avez envie d'être Roi, n'est ce pas ? Eh bien, nous allons voir çà ! » il saisit alors le vilain Prince par l'oreille, l'entraina dans le palais et l'enferma dans une pièce d'où il ne pouvait s'échapper.

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Le Roi s'assit dans un fauteuil et se mit à réfléchir à la meilleure punition à infliger au Prince, mais après une heure de profonde réflexion, il était incapable de décider d'un châtiment adapté à une si grande offense.

En fin de compte, il se résolut à consulter l'Âne Savant.

L'Âne Savant vivait dans une jolie maisonnette isolée à l'autre bout de la Vallée, car il n'aimait pas se joindre aux réjouissances quotidiennes de la cour. Il n'avait pas toujours été sage, à une époque, ce n'était qu'un âne vraiment stupide, mais il acquit sa sagesse ainsi que je vais vous le raconter :

Un vendredi après-midi, alors que les cours étaient finis, l'âne stupide s'était mis à flâner à l'intérieur de l'école, mais les insituteurs et les professeurs avaient tellement hâte de rentrer chez eux qu'ils ne remarquèrent pas l'animal, ils l'enfermèrent dans le bâtiment et partirent sans savoir qu'il était là.

Il n'y avait personne qui revenait entre le vendredi après midi et le lundi matin, l'âne commença à avoir faim, et il serait peut être tombé d'inanition s'il n'avait goûté un livre de géographie dépassant d'un pupitre.

L'âne affamé trouva que ce n'était pas si mauvais, alors il le mangea en entier, puis il mangea un livre d'arithmétique, un autre d'algèbre et deux livres de lecture. Puis il s'allongea et dormit. Mais en se réveillant, il avait encore faim, alors il s'attaqua à la bibliothèque de l'école qu'il dévora entièrement.

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La bibliothèque contenait toute la science et toute la sagesse de la Vallée de Mo, et quand le portier vint ouvrir l'école le lundi matin, tous le savoir de la Vallée entière réunis dans ces livres avaient été mangé par cet âne stupide.

Vous comprendrez qu'après avoir digéré toutes ces connaissances il devint très sage, c'est pourquoi le Roi et les gens du peuple venaient souvent le consulter quand leur propre intelligence ne suffisait pas.

Le monarque se rendit donc à la maison de l'âne et lui raconta le mauvais tour du Prince, il lui demanda alors quelle serait la meilleure punition à lui infliger.

L'Âne Savant réfléchit un moment, puis il répondit :

« Je ne connais de pire châtiment qu'une douleur d'estomac. Parmi les livres que j'ai mangé dans l'école, il y en avait un de trigonométrie, et çà m'a fait très mal quand je l'ai digéré. »

« Mais je n'ai pas de livre de trigonométrie à donner au Prince, » répondit le Roi, « vous avez mangé le seul que l'on avait. »

« C'est vrai, » répondit l'âne, « mais il y a d'autres choses qui font mal à l'estomac. Sur la rivière de Frenette, il y a une île en cake aux fruits de la meilleure qualité. Je vous conseille d'y déposer le Prince et ne rien lui laisser d'autre à manger que du cake aux fruits. Vous verrez, çà lui donnera de violentes douleurs à l'estomac, et ainsi, il sera puni aussi sévèrement que vous le désirez. »

Le Roi fut très satisfait de ce plan, puis, après avoir remercié l'âne pour ces sages conseils, il s'empressa de revenir au palais.

On fit sortir le Prince Zingle de la pièce où il était enfermé, et on l'amena en bateau à l'île en Cake aux Fruits sur la rivière de Frenette, où on le laissa sans aucun moyen de s'enfuir.

Il savait nager, bien sûr, mais la loi interdisait formellement quiconque de nager dans la Frenette, car il y avait beaucoup de monde qui venait à la rivière pour en boire.

« Vous resterez ici le temps qu'il faudra, » dit sévèrement le Roi, « jusqu'à ce que vous regrettiez votre méchanceté, et vous  'aurez rien d'autre à manger que du cake aux fruits. »

Le Prince se mit à rire, car il pensait que cette punition n'en était pas une. Une fois que le Roi se fut éloigné avec le bateau et que Zingle se retrouva seul, il se dit en lui-même :

« Eh bien, c'est formidable ! Je vais passer du bon temps, ici, et je vais pouvoir manger autant de cake aux fruits que je veux sans personne pour me reprocher ma gourmandise. »

Il détacha un gros morceau de l'île où les raisins et le citrons confis étaient le plus dense, et il se mit à en manger. Mais au bout d'un moment, il commença à en avoir assez de ne manger que du caake aux fruits, et il avait envie d'autre chose. Mais l'île ne contenait absolument rien d'autre que le cake dont elle était composée.

Le Prince Zingle sentit d'abord une légère douleur au ventre, sur le moment, il n'y prêta pas attention, pensant que çà passerait, mais la douleur augmenta et devint si forte qu'il se mit à pleurer, seulement, personne ne l'entendait.

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À la fin, il avait tellement mal qu'il se roulait par terre en gémissant, et il se mit à regretter amèrement d'avoir été aussi méchant. Il s'empara alors du téléphone, qui était directement connecté au palais, et il appela le Roi.

« Allo ! » lui répondit la voix du Roi, « que désirez vous ? »

« J'ai affreusement mal, » dit le Prince d'une voix plaintive, « et je regrette sincèrement d'avoir poussé votre Majesté dans le trou. Si vous acceptiez de me laisser partir de cette île affreuse, je serais le meilleur prince de la Vallée de Mo que l'on eut jamais connu. »

Alors le Roi envoya un bateau pour ramener le Prince au palais, où il lui pardonna ses mauvaises actions. En bon père, il administra à son fils un remède conçu à partir d'une fleur médicinale pour guérir son mal d'estomac, et le Prince lui en fut extrêmement reconnaissant.

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