Les Contes d'Étincelle - introduction

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Les Contes d'Étincelle est un recueil de six histoires pour enfants de L. Frank Baum illustrées par Maginel Wright Enright.. Elles sont destinées à un public plus jeune que celui du cycle du Magicien d'Oz. Elles sont d'abord parues en six volumes indépendants chez Reilly & Britton, l'éditeur de Baum, en 1906. En 1911, ces six histoires de huit chapitres chacune ont été publiées en un seul volume sous le titre : Étincelle et Bouboule leurs fabuleuses aventures dans le monde enchanté de la nature, bien que le personnage de Bouboule n'apparaisse que dans deux histoires.

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Maginel Wright Enright (de son vrai nom Maginel Wright Enright Barney (19 juin 1877 – 18 avril 1966)  n'était qu'au début de sa carrière artistique et n'avait même pas trente ans quand elle illustra les Contes d'Étincelle et l'Agent Geai. On a décrit ses dessins pour les livres Bancroft comme ayant une grâce enfantine, une ligne raffinée et un sens aigü de l'esthétique.

Elle était la sœur cadette de l'architecte Frank Lloyd Wright et la mère d'Elizabeth Enright, qui écrivait et illustrait aussi des livres pour enfants.

 

Par la suite, Reilly & Britton ont réédité les contes individuellement en 1916 et en 1918.

Les Contes d'Étincelle et sa suite L'Agent Geai (1907), sont les seules œuvres de fantasy écrites par Baum sous le pseudonyme de Laura Bancroft. En effet, Baum utilisait souvent des pseudonymes selon le publique auquel il s'adressait ; jeunes enfants, adolescents,ou adultes, il évitait ainsi de se faire lui-même concurrence sur le marché en publiant trop de choses sous son vrai nom.

Il finit par considérer ses livres sous le nom de Bancroft comme ses meilleurs, si bien qu'il regretta d'avoir utilisé un pseudonyme pour eux, et il demanda à ses éditeurs de les republier sous son vrai nom. Reilly & Britton sortirent une édition de l'Agent Geai sous le nom de Baum en 1917, mais les Contes d'Étincelle ne parurent sous son vrai nom qu'en 1987, quand l'International Wizard of Oz Club sortit sa propre édition.

L'édition américaine des Contes d'Étincelle comprend six histoires de huit chapitres :

  1. Monsieur Marmotte
  2. Jim Crow, le bandit
  3. La ville des chiens de prairie
  4. Prince Tortue
  5. Les enchantements d'Étincelle
  6. La Montagne en Pain-de-Sucre

Ces histoires ont pour héroïne principale Étincelle, une petite fille d'une dizaine d'années tout au plus dont les parents sont des fermiers habitant au Dakota du nord, comme on l'apprend dans la ville des chiens de prairie, durant ses escapades dans la nature, elle rencontre des animaux parlants et d'autres personnages fantastiques. Elle est parfois accompagnée d'un petit garçon de son âge appelé Bouboule. 

 

1 - Monsieur Marmotte

La traduction de cette première histoire m'a posé quelques problèmes d'accord de genre, en effet, le mot marmotte étant féminin en français, je devais éviter au possible de désigner le personnage masculin sous le nom de marmotte pour ne pas avoir à dire elle dans le reste de la phrase ou du paragraphe.

Le père d'Étincelle pose un piège pour attraper une marmotte qui mange son trèfle, la petite fille va s'installer devant le terrier de l'animal dans l'espoir de le voir se faire prendre et s'endort. Elle rêve alors qu'elle rencontre Monsieur Marmotte et sa famille, ceux-ci la font passer en procès pour la cruauté des humains, ses semblables, qui posent des pièges aussi cruels et blessent les animaux. Elle est donc condamnée à se faire prendre une jambe dans un piège semblable, mais au moment où la sentence va être exécutée, elle se réveille et va convaincre son père de ne plus jamais utiliser de pièges contre les animaux. Le soir même, le père va retirer celui qu'il avait posé devant le terrier de la marmotte.

 

2 - Jim Crow, le bandit

Un jeune corbeau avec une aile cassée est adopté par Étincelle. Seulement, il a une mauvaise nature, et dès qu'il est guéri, il tue les poussins du poulailler familial et s'enfuit dans une forêt habitée par des oiseaux. Là, Jim Crow se met à voler leurs œufs, jusqu'à ce que l'Agent Geai, qui représente les forces de police chez les oiseaux, intervienne. Se sentant surveillé par lui, Jim se roule dans de la craie pour qu'on ne le reconnaisse pas, et il se remet à voler des œufs. Finalement, tous les oiseaux l'attaqueront tous ensemble, il se retrouvera aveugle, les yeux crevés, ce qui le rendra complètement vulnérable. Cependant, il survivra grâce à la charité des autres oiseaux.

Cette histoire n'est pas exempte d'une connotation raciste, en effet, le nom Jim Crow vient de la chanson Jump Jim Crow, un pamphlet satyrique contre le président Andrew Jackson (qui a exercé de 1829 à 1837), composée et interprétée en 1832 par Thomas D. Rice, qui chantait et dansait le visage et les mains peints en noir pour caricaturer les afro-américains. La chanson rencontra un tel succès que Jim Crow devint une expression péjorative désignant les noirs. D'ailleurs, les lois ségrégationnistes, abolies en au début des années soixante à l'initiative de J. F. Kennedy, étaient appelées lois Jim Crow.

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Il est facile de concevoir que le corbeau représente les afro-américains, il possède les défauts qu'on leur attribuait à l'époque de Baum ; paresseux, voleurs, menteur etc... tandis que les autres oiseaux représentent les blancs honnêtes et travailleurs.

Néanmoins, cette histoire est marquée d'une profonde tristesse, on ne peut qu'éprouver de la compassion pour ce corbeau qui finit aveugle, seul et misérable, dépendant de la bonté des autres oiseaux.

 

3 - La ville des chiens de prairie

Étincelle et son ami Bouboule participent à un pique-nique non loin d'une ville de chiens de prairie (c'est ainsi que l'on appelle les groupes de terriers de ces animaux). Les enfants rencontrent ces derniers, sympathisent avec eux, et après avoir été réduits à leur taille magiquement, font la connaissance d'une famille, du maire et de plusieurs autres personnalités chiens de prairie. Ensuite, les enfants font leurs adieux à leurs nouveaux amis, et après avoir été ramenés à leurs tailles normales, ils se demandent s'ils ont rêvé ou non.

 

4 – Prince Tortue

Étincelle trouve une tortue aux couleurs inhabituelles dans un cours d'eau. Elle la ramène chez elle, et ne tarde pas à s'apercevoir que l'animal n'est autre qu'un prince appelé Melga, une créature magique victime d'un enchantement du Géant Ratatiné, dont la particularité est d'être dépourvu d'os. Avec l'aide de la tortue, Étincelle se rend à son château et parvient à restaurer sa forme originelle au prince, qui vainc alors le géant en combat singulier. Ensuite, la fillette est invitée à une réception dans le palais royal des créatures magiques, où elle reçoit une médaille avant d'être renvoyée chez elle.

 

5 - Les enchantements d'Étincelle

Vous constaterez que je n'ai pas traduit cette histoire; en effet, j'ai préféré la laisser de côté, Cependant, en voici un bref synopsis : Étincelle pénètre dans un ravin pour cueillir des mûres, et elle rencontre différents personnages illustrant des proverbes ou des expressions idiomatiques anglaises. Il y avait bien pierre qui roule n'amasse pas mousse ou les murs ont des oreilles que l'on retrouve aussi en français, sinon, les autres sont propres à la langue anglaise et quasi impossibles à traduire, à moins d'ajouter des dizaines de notes de bas-de-page didactiques et ennuyeuses. Mais pour les personnes maîtrisant suffisamment l'anglais, vous pouvez lire l'histoire originale dans le texte ici.

Enchantements

 

6 - La Montagne en Pain-de-Sucre

Dans ce récit, qui n'est pas sans rappeler la visite de Dot et Tot dans la vallée des bonbons (voir Dot et Tot au Pays Joyeux, disponible en français sur ce site), Étincelle est en vacances chez Bouboule en Arkansas, en allant pique-niquer sur la Montagne en Pain-de-Sucre, dans les monts Ozark, ils remarquent une porte dans le sol, par un heureux hasard ils en trouvent la clef et parviennent à l'ouvrir. Elle donne sur un tunnel menant à l'intérieur de la montagne, où ils découvrent une ville entièrement bâtie en sucre dont les habitants sont tous en sucre également. Ils rencontrent le roi qui leur fait visiter les lieux, et leur présente différentes personnalités en sucre. Quand ils retournent à la surface, Étincelle et Bouboule s'aperçoivent qu'ils ont perdu la clef, si bien que plus personne ne pourra se rendre à l'intérieur de la Montagne en Pain-de-Sucre.

Cette histoire est elle aussi emprunte d'un certain racisme, comme dans Dot et Tot au Pays Joyeux avec les personnages en chocolat, ici ce sont les personnages en sucre brun qui sont des êtres inférieurs, et cantonnés aux tâches subalternes, tandis que règne l'aristocratie blanche en pur sucre raffiné.

Les Contes d'Étincelle connurent un grand succès dès la première année, où pas moins de quarante mille exemplaires furent vendus. L'histoire la plus populaire était Jim Crow, le bandit, qui détermina le choix pour la suite, l'Agent Geai.

Bien que chacun de ces contes comprenne en moyenne quatre mille mots, leur division en huit chapitres rend la lecture plus facile aux jeunes enfants.

Ces récits ont pour point commun d'encourager à la gentillesse envers les animaux plutôt que la cruauté, ce qui est très louable.

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