Jim Crow, le bandit - 7
Jim Crow est puni
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Alors un jour, l'agent Geai se cacha derrière des buissons pour guetter le grand oiseau blanc, quand il le vit, il le suivit discrètement, voltigeant d'arbre en arbre en se cachant le plus possible, jusq'à ce qu'il le voie se poser près du nid d'un bouvreuil et manger tous les œufs qui s'y trouvaient.
La crête hérissée de colère, l'agent Geai bondit sur lui, mais il eut la surprise de le voir s'envoler si haut et si vite qu'il ne put le suivre, une fois qu'il eût disparu au loin, il était trop tard.
« Ce doit être un corbeau, » se dit le geai, « car seul un corbeau peut voler ainsi, j'ai entendu dire que certains d'entre eux ont le plumage blanc, bien que je n'en ai jamais vu. »
Il appela tous les oiseaux et leur raconta ce qu'il avait vu, ils acceptèrent de se cacher le jour suivant pour guetter le malfaiteur.
Le lendemain, Jim Crow se croyait en sûreté, ses réussites l'avaient rendu aussi hardi qu'il était méchant. Ne se doutant de rien, après s'être roulé dans la craie, il vola dans la forêt pour se repaitre d'œufs d'oiseaux. Il trouva un petit nid, et alors qu'il s'apprêtait à le piller, un chœur de cris perçants s'éleva tout autour de lui, et des centaines d'oiseaux, si nombreux qu'ils masquaient la lumière, se jetèrent sur lui en le frappant de leurs becs et de leurs ailes, s'encourageant les uns les autres, la colère avait rendu le plus timide d'entre eux aussi féroce qu'une bête sauvage.
Jim Crow tenta de fuir, mais ses adversaires le cernaient de toutes part, ce qui l'empêchait d'étendre ses ailes. Alors qu'ils ne cessaient de le frapper sans répit, la craie commença à s'en aller, en reconnaissant leur ennemi, la colère des oiseaux redoubla avec la force de leurs coups.
L'agent Geai était tout particulièrement contrarié, il se sentait frustré de voir le corbeau se faire ainsi malmener, s'il avait pu s'en approcher, il l'aurait tué sur instantanément, mais les petit soiseaux lui barraient le passage, et il dut se tenir à l'écart.
Rempli de terreur et souffrant atrocement de ses blessures, Jim Crow n'avait qu'une envie, retrouver l'abri de son nid dans le pin. Il parvint à se dégager péniblement de ses assaillants et à retourner dans sa demeure, mais certains l'avaient suivi, le plumage de son dos était épais, mais sa tête et ses yeux, plus vulnérables, furent la cible de leur vindicte.
À la fin, jugeant qu'il avait été suffisamment puni, il laissèrent Jim Crow à moitié mort. Seulement, les corbeaux sont robustes, et celui ci eut la malchance de survivre, en effet, si ses blessures finirent par guérir, il était devenu complètement aveugle. Ainsi, jour après jour, il restait couché dans son nid, seul et vulnérable, sans oser en bouger.
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