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L'Agent Geai - 10

Dans le nid de l'Aigle

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Peu à peu, en dessous d'eux, la forêt fit place à des montagnes sinistres aux reliefs escarpés. Il y avait un pic plus haut que les autres face à la mer, l'Aigle prit cette direction.

Son nid se situait sur une corniche au flanc de la montagne, il était fait de branches de bois qui venaient de la forêt. Madame Aigle était assise perchée sur le bord, elle était plus grande et imposante que son époux. Sur le bord du nid, il y avait deux aiglons à peine formés, ils avaient d'énormes serres et de grosses têtes, mais ils étaient plutôt maigres, et leurs corps décharnés étaient couverts de plumes éparses. Le nid et les petits n'avaient pas l'air très propres, de plus, il régnait une odeur désagréable.

« C'est drôle, » dit Madame Aigle, en regardant les Enfants-Alouettes avec surprise, « d'habitude tu tues tes proies avant de les ramener, Jonathan, aujourd'hui, il semble qu'elles soient venues à nous volontairement. »

« Elles sont pour nous ! » s'écria l'un des aiglons, en s'élançant vers Étincelle pour l'attraper, mais elle sauta hors de sa portée.

« Une chacun ! » cria l'autre aiglon en fonçant vers Bouboule.

« Silence ! » intervint l'Aigle d'un ton sévère, « vous n'arrivez pas un distinguer les amis de la nourriture, petits crétins ? Ce sont deux de mes amis, je les ai invités à nous rendre visite, soyez corrects avec eux. »

« Pourquoi on peut pas les manger ? » demanda un des aiglons, en regardant les Enfants-Alouettes d'un air affamé.

« Parce que je vous l'interdis. Ils sont mes invités, ils ont besoin d'être protégés et bien traités. Et même si ce n'était pas le cas, les Alouettes sont trop petites pour vous rassasier, petits gloutons. »

« Jonathan, » dit froidement Madame Aigle, « ne reproche pas à nos enfants d'avoir faim. On t'a envoyé chercher à manger ce matin, on s'attendait à ce que tu ramènes quelque chose de bon, au lieu de ces inutiles petites créatures. »

L'Aigle avait l'air contrarié de se faire gronder de cette manière. »

« J'ai eu des problèmes dans la forêt, » répondit-il, « j'ai failli me faire tirer dessus par un homme. C'est pour ça que je suis rentré plus tôt. »

Étincelle et Bouboule se tenaient sur le bord de la saillie, qund soudain, l'un des aiglons étendit ses larges ailes et les poussa dans le vide. Ils ralentirent leur chute en volant et retournèrent sur le bord, où ils virent l'Aigle corriger sévèrement ses enfants, mais la mère dit d'un d'un ton sarcastique :

« Il est encore tôt, Jonathan, je te conseille de retourner chercher de la nourriture, nos chéris ne seront pas satisfaits tant qu'ils n'auront pas mangé. »

« Bon, d'accord, » répondit l'Aigle, « je regrette que tu n'arrives pas à traîter mes invités correctement, ils ne sont pas habitués à une telle grossièreté. Je crois qu'il vaut mieux que je les ramène. »

« Vas-y, » dit Madame Aigle, et les aiglons crièrent : « laisse-nous les manger, papa, ils sont pas très gros, mais c'est mieux que rien. »

« Vous êtes désagréables ! » rétorqua Étincelle, « je vous aime pas du tout, alors ça suffit ! »

« Allez, Étincelle, » intervint Bouboule, « on s'en va. »

« Je vais vous ramener dans la forêt, » déclara l'Aigle avant de prendre son envol. Étincelle et Bouboule le suivirent, et bientôt, le nid sur la corniche fut loin derrière eux, et ils n'entendirent plus les piaillements des aiglons. 

L'Aigle vola un moment en silence, puis il dit :

« Veuillez pardonner ma famille pour son manque d'hospitalité. Il faut les comprendre, ils vivent dans l'isolement, ils ne voient jamais jamais personne, car tous les êtres vivants ont peur d'eux. Mais comme je me déplace beaucoup je connais mieux le monde, et je sais comment on est sensé traîter ls invités. »

« Vous avez été très gentil avec nous, Monsieur Aigle, » répondit la Fille-Alouette, « vous m'avez sauvé la vie quand le chien allait me tuer. Je ne vous en veux pas pour votre famille. Ma maman dit que beaucoup de gens se montrent meilleurs à l'extérieur que chez eux, c'est exactement votre cas. Si j'étais vous, je n'amènerais plus personne chez moi. »

« Je n'en ai pas l'intention, » répondit l'Aigle, « mais je suis content que vous pensiez du bien de moi en me différenciant de ma famille, et je vous assure que cela a été un plaisir pour moi de vous secourir. Si vous aviez été des oiseaux ordinaires, je ne vous aurais même pas remarqués, mais j'ai assez de sagesse pour me rendre compte que vous sortez de l'ordinaire, car vous êtes de merveilleuses petites créatures. Si vous avez besoin de moi, n'hésitez pas à m'appeler, et je ferai ce que je peux pour vous aider. »

« Merci beaucoup. » répondit Étincelle, qui réalisait que le grand oiseau agissait plus gentiment que d'ordinaire, pour une créature de nature si sauvage.

Ils étaient revenus à la limite de la forêt, quand ils virent arriver un oiseau à grande vitessee, quand il fut assez près, ils reconnurent l'Agent Geai. Il portait son casque de fonction et sa matraque, dès qu'il arriva à leur abord, il leur dit :

« Dieu merci, je vous trouve enfin. Je vous cherche partout depuis une heure, j'ai eu peur qu'il vous soit arrivé malheur. »

« On était avec l'Aigle, » répondit la fillette, « il nous a sauvé la vie et nous a emmenés loin de ces horribles hommes. »

« Il s'est passé des choses tragiques dans la forêt, aujourd'hui, » expliqua le Geai d'un ton grave, « les chasseurs ont fait encore plus de dégâts que d'habitude. Il ont tué Jolly Joe, l'Ours Brun, Sam Fox, le Renard, Madame Opossum avec ses petits, et Wisk l'Écureuil, tous les animaux sont en deuil. Nos oiseaux ont aussi subi de grandes pertes, Madame Bouh est morte ainsi que trois Pigeons d'une grande famille renommée, mais le plus triste, c'est le meurtre de Monsieur et Madame Chardonneret, tous les deux tués d'un seul coup de fusil. Vous vous rappelez, mes amis, qu'ils étaient présent à la réception hier, aussi gais et joyeux que les autres à ce moment là. Il y a cinq petits dans leur nid, trop jeunes et trop faibles pour voler, il n'y a personne pour les nourrir et prendre soin d'eux. »

« C'est horrible ! » s'exclama Étincelle, « Bouboule et moi, on pourrait pas s'occuper de ces petits Chardonnerets ? »

« Eh bien, c'est pour ça que je vous cherchais, » répondit l'Agent Geai, « vous n'avez jamais pondu d'œufs, vous n'avez personne à votre charge, j'espérais que vous pourriez adopter les petits Chardonnerets. »

« Bien sûr, » dit Bouboule avec enthousiasme, « on peut les nourrir avec ce qu'on a dans notre panier. »

« Oui, » gazouilla la fillette, « on serait incapables de leur trouver des larves, vous savez. »

« Ce ne sera pas nécessaire, » répondit l'Agent, en faisant un clin d'œil à l'Aigle, « ils sont trop jeunes pour distinguer des larves de miettes de biscuits. »

Agent geai922

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