L'Agent Geai - 20

La bataille

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Étincelle et Bouboule volèrent lentement jusqu'à leur nid dans l'érable, interpellant chaque oiseau qu'ils rencontraient pour demander où poussaient les Baies Amères, mais aucun ne le savait.

« C'est dommage qu'on a pas demandé à l'Agent Geai. » dit Bouboule.

« Je voulais le faire, mais on a pas eu le temps, » répondit Étincelle, « heureusement, il revient demain matin. »

« Qu'est-ce qu'il va faire ? » demanda le garçon.

« Je sais pas, Bouboule, mais il fera ce qu'il faut, quoi que ce soit, tu peux en être sûr. »

Ils rendirent visite aux bébés Chardonnerets dans leur nid, ils retrouvèrent la Veuve Pinson, qui, en bonne mère, n'avait cessé de s'occuper des orphelins, ils semblaient toujours aussi affamés, mais la veuve assura les Enfants-Alouettes que tous les cinq étaient bien nourris.

« Avez-vous déjà entendu parler des Baies Amères ? » demanda Étincelle.

« Oui, je crois, » répondit la Veuve Pinson, « si je me rappelle bien, ma grand-mère m'en a parlé une fois, elle m'a dit que je ne devais jamais en manger, mais je suis quasi certaine que ces baies ne poussent pas dans la forêt, car, aussi loin que je me souvienne, je n'en ai jamais vu. »

« Alors, où elles poussent ? » demanda Bouboule.

« Je ne sais pas vraiment, mais certainement pas dans la forêt, elles doivent pousser en terrain découvert. 

Les Enfants-Alouettes revinrent enfin à leur nid, et ils s'y blottirent pour la nuit, ils parlèrent de leurs expériences de la journée, et de ce qu'ils avaient vu dans le Paradis des Oiseaux. Le spectacle de tant de merveilles les avaient épuisés, si bien qu'à la tombée de la nuit, ils s'étaient endormis profondément, et ne se réveillèrent qu'aux premiers rayons.

« Mon Dieu ! » s'écria la fillette, « on va être en retard à la réunion de l'Arbre du Jugement, dépêchons nous, Bouboule. »

Ils prirent un petit déjeuner rapide puisé dans leur panier, se rendirent au ruisseau pour se désaltérer de son eau fraiche, ils se hâtèrent d'aller à l'Arbre du Jugement.

Là, ils trouvèrent une grande variété d'oiseaux, Étincelle fut étonnée, elle n'imaginait pas qu'il y en avait autant dans la forêt.

Mais elle n'était pas au bout de ses surprises ; vingt-deux Geais étaient perchés en ligne sur la plus grosse branche de l'arbre. C'étaient de grands oiseaux au beau plumage, avec un regard vif et des becs pointus, leur vieil ami, l'Agent de Police, était avec eux.

Agent geai943

« Voici mes cousins, » les présenta-t-il fièrement aux enfants, « je les ai fait venir d'une autre forêt pour m'aider. Je ne crains plus ces imbéciles de Freux, maintenant, et nous allons bientôt leur livrer bataille. »

Tous les oiseaux frémissaient de joie à la présence des puissants Geais, et quand l'ordre fut donné, ils s'envolèrent de l'arbre pour aller à la rencontre des Freux.

Au premier rang se trouvaient les vingt-deux Geais, avec l'Agent de Police à leur tête. Ils étaient suivis de nombreux Coucous et Pies, en voyant les puissants oiseaux convoqués par le Geai, ils avaient eu assez de bon sens pour ne pas choisir le camp des Freux. Suivaient les oiseaux plus petits, il y en avait de toutes les sortes, ils étaient si nombreux et si furieux qu'ils promettaient d'être de redoutables adversaires.

Cette vaste armée fondit sur les Freux dans un espace ouvert de la forêt. Sans laisser le temps aux rebelles de dire le moindre mot, les Geais assaillirent férocement leurs ennemis, les écorchant de leurs griffes et de leurs becs, tandis que les autres oiseaux, à l'arrière, attendaient leur tour de rentrer dans la bataille.

L'Agent Geai prit le Freux qui lui avaient volé son casque et sa matraque à part, il l'attaqua si furieusement que le sombre rebelle était horrifié, et se révéla une proie facile pouir les autres. Il jeta aussitôt le casque et la matraque, mais cela ne calma pas pour autant le Geai, qui se remit à frapper le voyou encore et encore, jusqu'à ce que l'air fut rempli d'un nuage de plumes noires arrachées au Freux.

Agent geai944En fin de compte, la bataille ne dura guère, car les Freux ne tardèrent pas à demander grâce, assaillis de toute part par leurs adversaires, qui cessèrent une fois qu'ils estimèrent la punition suffisante.

Comme toutes personnes méprisables, quand ils réalisèrent qu'ils avaient perdu, ils se mirent à pleurer et à supplier leurs vainqueurs, ils jurèrent qu'ils ne se rebelleraient plus jamais contre l'Agent Geai, le Gardien de la Forêt légalement institué. J'ai entendu dire qu'après ce jour, les Freux, qui ne sont pas vraiment des oiseaux de la forêt, partirent pour le plus proche village et les fermes alentours, ils se contentèrent dès lors de tourmenter les humains, qui ne pouvaient pas se défendre aussi facilement que les oiseaux.

Après la bataille, l'Agent Geai remercia ses cousins et les renvoya chez eux, puis les oiseaux entourèrent l'Agent de Police et le portèrent en triomphe, ce qui fit de lui le héros du jour.

Le Juge Bouvreuil voulut faire un discours, mais les autres étaient trop excités pour l'écouter, et il se retrouva à parler tout seul.

Bien entendu, Étincelle et Bouboule n'avaient pas pris part au combat, ils étaient restés à l'arrière pour observer, mais ils étaient aussi fiers de leurs amis que tous les habitants de la forêt.

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