L'Agent Geai - 21
Les Baies Amères
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Une fois que l'excitation du matin fut retombée dans la forêt, l'Agent Geai vint au nid des Enfants-Alouettes, coiffé de son casque officiel et muni de sa matraque. On imagine bien que la première chose que fit Étincelle, ce fut de lui demander où poussaient les Baies Amères.
« Bien sûr que je le sais, » s'empressa-t-il de répondre, « elles poussent à la limite nord de la forêt, en terrain découvert. Mais il ne faut pas en manger, mes amis, elles sont très mauvaises pour les oiseaux. »
« Pourtant, le Nécromancien Royal du Paradis dit que les Baies Amères vont nous rendre notre forme. » expliqua la fillette.
« Il a dit ça ? Il sait sans doute de quoi il parle. » dit le Geai, « je vais vous aider à trouver ces baies. Nous autres, les oiseaux, les évitons, car elles nous donnent de terribles douleurs d'estomac. »
« C'est embêtant. » répondit Bouboule d'un air contrarié.
« Ben moi, je veux bien avoir une douleur ou deux si ça me permet de redevenir moi-même. » déclara Étincelle.
« Moi aussi, s'il le faut absolument, » approuva le petit garçon, « mais j'aurais préféré un moyen pour redevenir moi-même sans avoir mal. »
« En général, il n'existe qu'une seule chose qui puisse annuler un enchantement, » expliqua le Geai d'un ton grave, « si seule une Baie Amère peut annuler le sort que la Tuxix vous a jeté, alors il n'y a aucune autre solution. Le Nécromancien Royal est quelqu'un de très sage, vous pouvez vous fier à ce qu'il dit. Seulement, la saison des Baies Amères est passée, elles ne poussent pas à cette époque de l'année, il se peut que l'on n'en trouve pas. »
« On peut pas aller voir maintenant ? » demanda fébrilement Étincelle.
« Bien entendu, ça me fera de la peine de vous perdre, mes petits amis, mais je tiens à faire ce qu'il faut pour que vous soyez heureux. Venez avec moi, je vous prie. »
Ils volèrent à travers la forêt jusqu'à atteindre le terrain découvert au nord, à la limite des arbres.
« Hé, mais c'est par là qu'on est entré dans la forêt, le jour on a été 'sorcelé ! » s'écria Étincelle.
« C'est vrai, » acquiesça Bouboule, « je crois qu'on peut retourner à la maison à partir d'ici. »
« Mais on peut pas retourner chez nous comme on est, » répondit la Fille-Alouette, « qu'est-ce que diraient nos parents en nous voyant avec des corps d'oiseaux ? »
« Ils se sauveraient en courant. »
« Alors, » conclut la fillette, « on doit absolument trouver ces Baies Amères. »
Le Geai explora quelques buissons avec eux, selon lui, des Baies Amères y poussaient, mais ils n'en trouvèrent aucune.
« Il doit y en avoir un peu plus loin, » dit l'Agent de Police d'un ton optimiste, « allons donc jeter un œil. »
Ils trouvèrent plusieurs massifs de buissons, malheureusement, aucun ne portait de baie. À chaque échec, les enfants étaient de plus en plus découragés.
« Le temps que les baies repoussent, » remarqua Étincelle, « il faudra attendre au moins un an, et je crois pas qu'on survivra dans la forêt pendant l'hiver. »
« Pourquoi pas ? » demanda l'Agent de Police
« Les provisions de notre panier vont s'épuiser, on va mourir de faim, » répondit-elle, « vous savez, on peut pas manger des insectes et des vers. »
« Plutôt mourir ! » déclara Bouboule d'un air dégoûté.
Le Geai était en train de réfléchir.
« Nous devrions chercher dans les buissons à la limite de la forêt, » dit-il enfin, « il reste peut-être quelques baies dessus, ici, en plein soleil, elles se dessèchent et tombent rapidement. »
« Alors, allons voir sous les arbres. » suggéra Étincelle.
Ils cherchèrent longtemps sans succès. Il commençait à se faire tard, ils étaient à la limite du désespoir, quand soudain l'Agent Geai poussa un cri aigu à côté d'eux.
« Qu'est-ce-que c'est ? » s'enquit la fillette en tremblant d'excitation.
« Eh bien, » déclara l'Agent de Police, « j'ai enfin trouvé un buisson avec des Baies Amères bien mures, il y en reste juste deux. »
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