La Montagne en Pain-de-Sucre - 3
Sucreville
<< 2 Le tunnel - La Montagne en Pain-de-Sucre - 4 Le Palais du Roi >>
L'intérieur de la Montagne en Pain-de-Sucre était creux, au dessus de la tête des enfants il y avait un grand dôme qui semblait aussi haut que le ciel, et sous ce dôme s'étendait la plus jolie ville qu'ils pussent imaginer. Les rues étaient composées de maisons, de bâtiments avec des dômes, ainsi que de flèches qui s'élevaient dans les airs, des tours admirablement décorées de sculptures. L'ensemble était d'une blancheur de neige et scintillait comme des milliers de diamants, car tout était construit du sucre le plus pur !
Les pavés étaient aussi en sucre, ainsi que les arbres, les buissons et les fleurs, mais tout n'était pas blanc, parce que le sucre n'est pas toujours blanc, on distinguait de multiples nuances de sucre rouge, bleu, jaune, pourpre ou vert, contrastant avec les bâtiments étincelants et le grand dôme blanc qui recouvrait le tout.
Rien que cela aurait suffi à émerveiller n'importe quel enfant du monde extérieur, mais ce n'était pas ce qui frappa le plus Étincelle et Bouboule dans ce premier regard sur Sucreville, car elle était habitée par de nombreuses personnes ; des hommes, des femmes et des enfants qui marchaient dans les rues comme nous le faisons, seulement, ils étaient tous en sucre.
Il y avait différentes sortes de gens en sucre, ceux qui se déplaçaient d'une démarche fière étaient de toute évidence en pur sucre, et avaient l'apparence la plus respectable. D'autres étaient en sucre légèrement brun, ils avaient une allure plus humble et se hâtaient avec un air occupé. D'autres encore étaient en sucre d'un brun si foncé qu'Étincelle suspecta qu'il s'agissait de sucre d'érable, ceux ci avaient l'air d'être d'une classe inférieure à tous les autres, et ils étaient relégués aux rangs de serviteurs, de conducteurs de fiacres, de mendiants et de vagabonds.
Les carrioles et les fiacres étaient essentiellement faits en sucre brun, les chevaux qui les tiraient étaient en sucre de canne ou d'érable. En fait, tout ce qui existait dans cette ville extraordinaire était en une sorte de sucre ou une autre.
Étincelle n'arrivait pas à déterminer, d'où venait la lumière qui rendait cet endroit si éclatant. Il n'y avait pas de soleil ni d'éclairage électrique, mais il faisait aussi clair qu'en plein jour.
Tandis que les enfants, qui se tenaient toujours dans l'entrée en forme d'arche, admiraient les merveilles de Sucreville, des soldats en sucre surgirent d'un coin de rue et accoururent vers eux.
« Halte ! » s'écria le capitaine, qui portait une veste et un képi de sucre rouge, les soldats étaient vêtus comme leur chef, hormis qu'ils n'avaient pas d'épaulette en sucre jaune. Sur son ordre, ils s'arrêtèrent et pointèrent leurs mousquets en sucre sur Étincelle et Bouboule.
« Rendez vous ! » les somma le capitaine, « ou bien je... je ... »
Il hésita.
« Vous allez faire quoi ? » demanda Étincelle.
« Je ne sais pas, mais ce sera quelque chose d'horrible. » répliqua le capitaine, « mais bien entendu, vous allez vous rendre. »
« Je crois bien qu'on n'a pas le choix. » répondit la fillette.
« C'est exact. Je vais donc vous amener au Roi, c'est lui qui décidera de votre sort. » ajouta-t-il d'un ton plus aimable.
Les soldats entourèrent les deux enfants, mirent le fusil à l'épaule et se mirent en route. Étincelle et Bouboule marchaient lentement, aussi le peuple en sucre n'avait pas besoin de courir pour les voir, de plus, ils dépassaient les soldats d'une tête.
« C'est un grand événement, » dit le capitaine, qui marchait à côté d'eux avec le plus de dignité possible, « vous avez eu une bonne idée de venir vous faire arrêter ici, je ne m'étais pas amusé comme çà depuis longtemps. Ici, les gens sont tellement mielleux qu'ils commettent très peu de délits. »
<< 2 Le tunnel - La Montagne en Pain-de-Sucre - 4 Le Palais du Roi >>
Ajouter un commentaire
