La Montagne en Pain-de-Sucre - 4

Le Palais du Roi

Les Contes d'Étincelle

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« Permettez moi de vous poser une question : en quelle sorte de sucre êtes vous ? » s'enquit le capitaine sur un ton très courtois.

« Pardon ? » demanda Bouboule.

« Eh bien oui, de quelle sorte de sucre êtes vous faits ? » 

« Nous sommes pas en sucre, » expliqua Étincelle, « nous sommes faits de viande. »

« Viande ? Qu'est ce donc ? »

« Il y a pas de viande dans votre ville ? »

« Non, » répondit il en secouant la tête.

« C'est pas facile d'expliquer ce que c'est, la viande, » dit elle, « en tous cas, c'est pas du sucre. »

À ces mots le capitaine prit un air solennel.

« Après tout, ce ne sont pas mes affaires, » leur dit il, « le Roi décidera de votre sort car ce sont ses affaires. Maintenant, vous m'excuserez si je renonce à discuter plus longtemps avec vous, comme vous n'êtes pas en sucre, ce serait indigne de moi. »

« Pas de soucis. » dit Étincelle.

« Là d'où on vient, » dit Bouboule, « la viande coûte plus cher que le sucre, alors je crois qu'on vous vaut bien. »

Mais le capitaine ne daigna pas répondre à ces propos, ils finirent par arriver devant un grand bâtiment de sucre, où une foule de curieux en sucre ne tarda pas à se rassembler

« Reculez ! » ordonna le capitaine, tandis que les soldats de sucre formaient un rang entre les enfants et les citoyens de sucre, les empêchants d'approcher de trop près. Le capitaine fit franchir une grille en sucre à Étincelle et Bouboule, ils empruntèrent une grande allée en sucre qui conduisait à l'entrée.

« Çà doit être le château du Roi. » dit Bouboule.

« Le palais du Roi. » corrigea le capitaine d'un ton sec.

« C'est quoi la différence ? » demanda Étincelle.

Mais l'officier ne prit pas la peine d'expliquer.

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L'entrée était gardée par des serviteurs en sucre brun vêtus de livrées violettes, leurs yeux, qui étaient de gros bonbons, leur sortirent presque des orbites en voyant les étrangers qu'escortait le capitaine.

Mais ils s'inclinèrent respectueusement avant de s'écarter pour leur livrer passage. Ils traversèrent de magnifiques couloirs et des salles de réception luxueuses, dont les murs étaient décorés de sculptures représentant toutes sortes de fruits et de fleurs.

« C'est apétissant ! » dit Étincelle.

« Oh que oui ! » répondit Bouboule.

Ils furent bientôt introduits dans une salle magnifique, où ils virent un petit homme en sucre assis près de la fenêtre en train de jouer du violon, en face de lui, un petit groupe d'hommes et de femmes en sucre l'écoutaient respectueusement.

Étincelle devina tout de suite qu'il s'agissait du Roi, car il portait une couronne de sucre sur la tête. Sa Majesté était du sucre le plus blanc et scintillant qui existât, ses vêtements étaient cette même matière. Les seules couleurs qu'il portait étaient le rose de ses joues et le sucre brun de ses yeux. Son violon était également de sucre blanc, ses cordes en filaments de sucre rendaient un son magnifique.

En voyant entrer ces drôles d'enfants, il se leva d'un bond en s'écriant :

« Saintes Betteraves ! Qu'avons nous là ? »

« Des mortels, Votre Suave et Onctueuse Majesté, » en s'inclinant tellement bas que son front toucha le sol, « ils sont arrivés par l'ancien tunnel. »

« Çà alors ! » dit le Roi, « je croyais ce tunnel condamné une fois pour toutes. »

« La pierre qui le recouvrait a glissé, » dit Étincelle, « alors nous sommes descendus pour voir. »

« Je vous interdit de recommencer, » dit le Roi d'un ton sévère, « notre royaume est une pacifique nation de citoyens raffinés, nous vivons à l'écart et ne souhaitons pas nous mêler aux mortels, ni à personne d'autre. »

« Nous n'allons pas tarder à repartir. » répondit Étincelle.

« C'est très aimable de votre part, » déclara le Roi, « j'appréci_e votre gentillesse, êtes vous extra-raffinée, très chère ? »

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« J'espère bien. » répondit la fillette en hésitant.

« Alors il n'y a pas de mal à être amis le temps que vous êtes là. Et comme vous avez promis de repartir sans tarder, je n'ai aucune objection à vous faire visiter la ville et ses environs. Çà vous intéresse de savoir comment nous vivons ? »

« Oh oui, beaucoup ! » s'empressa de répondre Étincelle.

« Capitaine Acidulé, que l'on apprête mon carrosse. » dit le Roi, le capitaine s'inclina encore très bas et sortit au petit trot pour éxécuter l'ordre.

Ensuite, le Roi présenta Bouboule et Étincelle aux gentes dames et aux gentilhommes présents, tous les traitèrent avec un grand respect.

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