Monsieur Marmotte - 1

Les Contes d'Étincelle

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« Il y a une marmotte¹ qui dévore mon trèfle sur la colline. » dit le père d'Étincelle qui était fermier.

« Pourquoi tu ne lui tends pas un piège ? » demanda la mère d'Étincelle.

« C'est bien ce que je vais faire. » répondit l'homme.

Ainsi, une fois le déjeuner terminé, le fermier alla chercher un piège en acier dans la grange, puis il se rendit à son champ de trèfle sur la colline.

Étincelle avait très envie de l'accompagner, mais elle devait aider maman à laver et ranger la vaisselle, il fallait aussi nettoyer la salle à manger et la remettre en ordre. Mais une fois ces tâches achevées, il lui restait toute l'après-midi de libre, elle décida d'aller au terrier de la marmotte pour voir comment papa avait posé le piège et si l'animal était déjà pris.

La petite fille prit sa capeline bleue et blanche, sauta au-dessus de la clôture du jardin, fila à travers le champ de maïs et la pâture, puis elle courut jusqu'au champ de trèfle rouge sur la colline.

Elle savait exactement où se trouvait le terrier de la marmotte, car elle l'avait observé de nombreuses fois, alors elle s'approcha doucement et aperçut le piège placé juste devant l'entrée. Si la marmotte marchait dedans, il se refermerait solidement sur sa patte, il était relié à une chaine solidement fixée à un pieu profondément planté dans le sol, ainsi, une fois attrapée, elle ne pourrait se sauver avec.

Mais bien que la journée fut ensoleillée, le genre de journée qu'apprécient les marmottes, la mangeuse de trèfle n'était pas encore sortie de son trou pour se faire prendre par le piège.

Étincelle s'allongea sur le sol, à moitié cachée par un petit talus devant le terrier, et attendit que le petit animal se montre. Elle pouvait distinguer l'intérieur du trou, qui semblait incliné vers le haut plutôt que vers le bas, aussi ne pouvait-elle pas voir très loin du fait qu'il n'était pas droit, il formait un coude et l'entrée en était obscurcie.

À force, çà devenait lassant d'attendre ainsi en surveillant, à cause de la douce chaleur du soleil et du crissement des grillons sautant parmi les trèfles, elle finissait par s'assoupir. Elle ne voulait pas dormir, de peur de rater la marmotte, mais il n'y avait pas de mal à fermer les yeux, juste un petit peu, une minute à peine, alors elle laissa retomber ses longs cils sur ses joues roses, ils paraissaient tellement lourds qu'elle n'avait plus la force de les relever.

Soudain, elle rouvrit les yeux, le piège et le terrier de la marmotte étaient toujours là, tels qu'ils étaient l'instant auparavant. Pas tout à fait, à y regarder de plus près ; le trou semblait plus grand, oui, aussi étrange que cela put paraître, il continuait à grandir à chaque minute ! Elle observait ce phénomène avec un grand étonnement, puis elle remarqua que le piège avait gardé sa taille normale, quand elle regarda à nouveau le terrier, non seulement il avait encore grandi, mais un porche était apparu au-dessus de l'entrée, ainsi qu'une belle porte en bois verni qui protégeait ses habitants de l'extérieur, dessus, il y avait même une plaque argentée où il était écrit :

MONSIEUR MARMOTTE

¹Il s'agit ici de l'espèce de marmotte propre au continent américain ; la Marmota monax, différente de la marmotte des montagnes connue en Europe, comme la marmotte des Alpes (Marmotta marmotta), Son nom en anglais est « groundhog », littéralement « cochon de terre », on la désigne aussi couramment sous le nom de « woodchuck », qui est celui utilisé dans cette histoire, et qui vient de l'algonquien « wuchak » (NdT).

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