Prince Tortue - 4

Prince Tortue se souvient de sa magie

Les Contes d'Étincelle

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Étincelle fut rongée d'impatience durant toute la semaine qui suivit son étrange conversation avec le Prince Tortue. Chaque jour, dès que l'école était finie, elle courait à la bassine pour voir si la tortue allait bien, elle craignait toujours qu'elle ne se fut sauvée ou qu'elle eût disparu d'une quelconque manière. Pendant les heures de cours, c'était très dur pour elle de se concentrer sur ses leçons, et l'instituteur le gronda plus d'une fois pour cela.

La créature magique emprisonnée sous cette forme de tortue ne lui dit rien de la semaine, car elle ne pourrait parler que le samedi, alors Étincelle fit de son mieux pour montrer sa considération au Prince en lui apportant la meilleure nourriture et en lui remettant de l'eau fraîche le plus souvent possible.

Le jour de son aventure arriva enfin, à peine eût elle pris son petit déjeûner qu'elle se précipita vers la bassine. Sa tortue enchantée était bien là, elle se pencha par dessus le bord et la petite bête sortit la tête de sa carapace et de sa petite voix aigüe elle dit :

« Bonjour ! »

« Bonjour. » répondit Étincelle.

« Êtes vous toujours disposée à m'aider ? » demanda la tortue.

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« Bien entendu ! » répondit Étincelle.

« Alors prenez moi dans votre main. »

Elle la sortit de la bassine, la posa sur la paume de sa main et la tortue dit :

« Maintenant, écoutez moi attentivement, faites exactement ce que je dis et tout ira bien. Tout d'abord, nous devons nous rendre aux Montagnes Noires, répétez ces mots après moi : uller, aller, iller, oller ! »

« Uller, aller, iller, oller ! » dit Étincelle.

L'instant suivant, elle sentit comme un coup de vent, il soufflait si fort qu'elle ne pouvait garder les yeux ouverts, elle se couvrit la figure avec un bras tandis que de son autre main elle tenait fermement la tortue. Sa robe flottait comme si elle allait s'arracher, quant à son bonnet, qui n'était pas bien attaché, il ne tarda pas à s'envoler.

Mais heureusement, cela ne dura pas, au bout d'un moment le vent cessa, et elle put respirer librement. Elle regarda autour d'elle et poussa une exclamation ; au lieu d'être dans la cour arrière de sa maison, elle se trouvait maintenant sur le flanc d'une magnifique montagne, et sous ses yeux s'étendait la plus belle vallée verdoyante qu'elle eût jamais vue.

« Très bien, nous sommes arrivés, » dit la tortue d'un ton satisfait, « je savais que je n'avais pas oublié ma magie. »

« Où sommes nous ? » demanda l'enfant.

« Dans les Montagnes noires, bien sûr, nous avons fait de la route, mais cela ne nous a pas pris très longtemps »

« En effet, » répondit elle tout en admirant les vallées parsemées de fleurs à ses pieds. »

« Ceci, » dit la tortue en sortant le plus possible sa petite tête de sa carapace, « est le royaume des fées, où je demeure habituellement. Ces palais luxueux que vous apercevez là bas sont habités par la Reine Feufollet et mon peuple, quant à ce sinistre château à votre gauche, sur le flanc de la montagne, c'est celui où vit le Géant Ratatiné. »

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« Je vois rien ! » s'écria Étincelle, « à part les vallées les fleurs et l'herbe. »

« Ah oui, j'avais oublié que ces choses sont invisibles à vos yeux de mortelle, mais il est nécessaire que vous voyiez tout cela distinctement, si vous voulez me délivrer de cette forme et me rendre mon apparence normale. À présent, veuillez me poser par terre, il faut que je trouve une plante spéciale dont les feuilles ont des vertus magiques. »

Étincelle posa la tortue qui se mit à trottiner çà et là, observant attentivement chaque plante qui poussait entre les herbes de la montagne. Mais elle avait de petites pattes et sa carapace pesait lourd, elle ne pouvait se mouvoir rapidement, alors elle demanda à la fillette de la ramasser et de la maintenir près du sol en marchant lentement. Étincelle fit ainsi qui lui était demandé, et après ce qui lui sembla une longue recherche, la tortue s'exclama :

« Arrêtez ! J'ai trouvé la plante que je voulais. »

« Laquelle, celle ci ? » demanda la fillette en touchant une plante aux grandes feuilles vertes. »

« Oui, arrachez une feuille et frottez vous les paupières avec. »

Elle obéit, et une fois qu'elle eut frotté ses paupières avec la feuille, elle rouvrit les yeux et put admirer le Pays des Fées.

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