Tolkien, L. F. Baum, la Fantasy et l'Heroic Fantasy
- Par contes_de_wolfram
- Le 29/05/2017
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La littérature compte bien des genres ; classique, moderne, poésie, roman, théâtre, dramatique, comique, sentimental, aventure, policier, historique, guerre, science-fiction, fantastique, contes de fées, horreur et une multitude d'autres se subdivisant en sous-genres plus spécifiques, mais que l'on arrive quand même à distinguer, même si on retrouve parfois plusieurs genre associés dans une même œuvre.
Par exemple, un roman de science-fiction où se mêlent l'aventure, les sentiments, avec un côté comique et une touche de dramatique pour faire bonne mesure, plus un côté historique optionnel, si le personnage remonte dans le temps, on compte des myriades de livres combinant plusieurs genres de manière plus ou moins adroites.
Cependant, il y a des œuvres littéraires que l'on ne parvient pas à classer dans un genre particulier. Prenons celles de Tolkien, par exemple. Dans son univers, le Tolkienverse, on retrouve des elfes, des gnomes, des farfadets, des trolls, des dragons et toutes sortes de créatures qui peuplent généralement les contes de fées.
Seulement, les histoires de Tolkien ne sont pas, à proprement parler, des contes de fées. Un conte de fées, c'est plus court, çà raconte une histoire rythmée facile à retenir et à anticiper, et contient généralement une morale. Le conte de fée, c'est un genre bien particulier qui répond à certains critères que je ne vais pas énumérer ici, mais que Tolkien ne remplit pas complètement, et parfois même, les outrepasse.
Son œuvre n'est certainement pas une saga historique, bien que çà en donne l'impression.
Ce n'est pas de la science-fiction ; on n'en retrouve pas les éléments : pas de technologie justifiée de manière plus ou moins scientifique, dans le soucis d'un minimum de crédibilité. Tolkien n'a jamais cherché à être crédible.
Dans ses livres, plutôt que de science, il est question de magie, on peut donc le ranger dans la catégorie fantastique, même s'il trouve une place dans d'autres genres comme l'aventure ou la poésie, on a l'impression qu'il manque quelque chose pour définir le genre principal de Tolkien, son genre réel auquel se rattachent d'autres auteurs comme Robert Howard ou Sprague de Camp.
Bien souvent, cette littérature particulière fait écho, non seulement à la mythologie, mais aussi aux légendes et aux romans de chevalerie du moyen-âge où l'on rencontre des magiciens, des enchanteurs, des sorcières ou des esprits de la forêt, et que se sont appropriés les anglo-saxons.
D'ailleurs, force est de le constater, c'est un genre essentiellement anglo-saxon, c'est pourquoi ce sont les anglo-saxons qui lui ont trouvé un nom : la fantasy, apparu pour la première fois aux États-Unis avec la revue The Magazine of Fantasy en 1949, bien après la mort de Baum.
Selon Wikipédia, la fantasy, ou fantasie (terme issu de l’anglais fantasy : « imagination » ; à ne pas confondre avec la fantaisie musicale, ni avec le terme allemand phantasie qui désigne le concept psychologique de fantasme), est un genre littéraire présentant un ou plusieurs éléments surnaturels qui relèvent souvent du mythe et qui sont souvent incarnés par l’irruption ou l’utilisation de la magie.
La fantasy fait partie des littératures de l'imaginaire. Dans la fantasy comme dans le merveilleux, le surnaturel est généralement accepté, voire utilisé pour définir les règles d'un monde imaginaire, et n'est pas nécessairement objet de doute ou de peur. Cela distingue la fantasy du fantastique où le surnaturel fait intrusion dans les règles du monde habituel, et de l'horreur où il suscite peur et angoisse. Par extension, à partir du genre littéraire, on parle aussi de fantasy à propos d'illustrations, de bandes dessinées, de films, de jeux, etc.
Le Journal officiel du 23 décembre 2007 a adopté le néologisme « fantasie » comme équivalent du grec fantasia (« imagination ») en la définissant de la manière suivante : « genre situé à la croisée du merveilleux et du fantastique, qui prend ses sources dans l’histoire, les mythes, les contes et la science-fiction ». De son côté, le Grand dictionnaire terminologique de l’Office québécois de la langue française a proposé en 2003 le terme « merveilleux ». En pratique, le mot anglais reste le plus utilisé, aux côtés de termes français recouvrant des domaines voisins mais non identiques, en particulier le merveilleux.
Pour l'écrivain et éditeur André-François Ruaud, la fantasy peut être considérée comme un sous-genre du fantastique :
La fantasy est une littérature fantastique incorporant dans son récit un élément d'irrationnel qui n’est pas traité seulement de manière horrifique, présente généralement un aspect mythique et est souvent incarné par l’irruption ou l’utilisation de la magie.
— André-François Ruaud, Cartographie du merveilleux.
Dans ses œuvres de fantasy, Tolkien prétend (en y parvenant très bien) à une certaine gravité et un sérieux rappelant les sagas antiques, comme l'Épopée de Gilgamesh, l'Ilyade, l'Odyssée ou les sagas nordiques comme le Kalevala, gravité et sérieux que l'on a qualifié d'heroic.
Et comme on y retrouve les éléments de contes de fées propre à la fantasy, on a distingué un troisième genre né de l'union de ces deux là : l'heroic fantasy, où Robert Howard, Lovecraft, Lord Dunsany, Sprague de Camp et d'autres ont trouvé refuge.
Tolkien correspond bien aux critères de l'heroic fantasy, qui mêle un genre proche des contes de fées avec un héroïsme romantique.
Toujours selon Wikipédia, l’heroic fantasy, ou merveilleux héroïque, est en genre littéraire qui présente un récit héroïque dans le cadre d'un monde merveilleux. Aujourd'hui, la définition communément admise du terme heroic fantasy est celle d'un sous-genre de la fantasy qui a pour caractéristique de centrer son intrigue sur un ou deux voire trois héros principaux et non pas sur un groupe de personnages comme le fait, par exemple, la high fantasy.
L’heroic fantasy est souvent considérée comme un genre de littérature épique, même si des formes d'expression artistique autres que la littérature, comme la bande dessinée, l'illustration, le cinéma ou encore le jeu-vidéo, produisent des œuvres d’heroic fantasy indépendamment et sans nécessairement s'inspirer d'œuvres littéraires du genre.
L’heroic fantasy est majoritairement nommée en français par le terme anglo-américain original, terme signifiant « merveilleux héroïque » ou, dans un sens plus proche de son contexte littéraire, « récit héroïque ». Le terme est probablement apparu aux États-Unis dans les années 1930.
En ce qui concerne Lyman Frank Baum, Lewis Caroll ou James Barry, on ne peut pas parler d'heroic fantasy, le Magicien d'Oz, Alice ou Peter Pan sont assez loin d'un Conan le barbare ou d'un Aragorn. Concernant ces auteurs, on peut plutôt parler de fantasy tout court. Bien que Baum ait tendance à flirter avec l'heroic-fantasy dans Yew, l'Île Enchantée, dont vous pouvez découvrir la traduction en français sur ce site (pour le moment, elle est en cours, pour patienter, vous pouvez lire les autres livres de Baum que j'ai traduits dans la section Récits).
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