Créer un site internet

Contes de Fées Américains - 9

La pompe merveilleuse

<< 8 - La capture du Temps |Sommaire| 10 - Le mannequin vivant >>

New england farm

Il y a quelques années, un homme et son épouse vivaient dans une ferme de Nouvelle Angleterre. C'étaient de braves gens, ils travaillaient dur du matin au soir pour obtenir une maigre pitance de cette terre désolée.

Leur maison se situait sur le flanc d'une colline, le sol recouvert de pierres permettait à peine à quoi que ce soit de pousser. Au pied de la colline, à cinq cent mètres de chez eux, il y avait un ruisseau auquel on accédait par un petit chemin en colimaçon. Chaque jour, la femme devait l'emprunter pour aller chercher de l'eau et la remonter chez elle. C'était une tâche épuisante, en plus du reste de son travail qui l'avait rendue voûtée et décharnée avec le temps.

Pourtant, elle ne se plaignait jamais, accomplissant consciencieusement ses tâches quotidiennes, l'entretien de sa maison, porter de l'eau, ou encore aider son mari à leurs maigres cultures sur le terrain le plus fertile de leur domaine.

Un jour, alors qu'elle descendait vers le ruisseau en éparpillant les cailloux avec ses sabots, elle remarqua un gros scarabée renversé sur le dos en train de se débattre pour se remettre debout, mais il n'y arrivait pas. La femme, qui avait bon cœur, le retourna doucement du bout des doigts et il fila sans demander son reste, puis elle se remit en route pour le ruisseau.

Le lendemain, alors qu'elle revenait chercher de l'eau, elle vit le même scarabée, encore sur le dos en train de se débattre, à nouveau, elle le remit sur ses pattes, et alors qu'elle l'enjambait pour continuer son chemin, elle entendit une petite voix l'interpeller :

"Hé, vous ! Merci infiniment de m'avoir secouru !"

Beetle 1

Un peu effrayée d'entendre un scarabée s'adresser à elle dans sa propre langue, la femme recula en s'exclamant :

"Bonté divine ! Vous parlez ?"

Puis, se ressaisissant, elle revint et se pencha sur l'insecte qui lui dit :

"Qu'est ce qui m'en empêcherait, si j'ai quelque chose à dire ?"

"Mais vous n'êtes qu'une bestiole." répondit la femme."

"C'est exact, et vous m'avez sauvé, surtout de mes ennemis, les moineaux. Par deux fois, vous êtes venue à mon secours, j'ai une dette envers vous. Les scarabées tiennent autant à la vie que les humains, de plus, je suis une créature plus importante que vous, bien que vous n'en n'ayez pas conscience. Mais dites moi, pourquoi allez vous tous les jours à ce ruisseau ?"

"Pour chercher de l'eau." répondit elle en fixant le scarabée d'un air incrédule.

"Çà doit être dur." observa la créature.

"En effet," confirma-t-elle, "il n'y a pas d'eau sur la colline." 

"Alors creusez un puit et mettez y une pompe." lui dit le scarabée.

"Mon mari a essayé une fois, mais il n'y avait pas d'eau." répondit elle en secouant tristement la tête.

"Recommencez," lui intima le scarabée, "pour vous remercier de votre gentillesse, je vous fais cette promesse : si ce puit ne vous donne pas d'eau, il vous donnera quand même quelque chose de précieux. Je dois partir, maintenant, mais n'oubliez pas ce que je vous ai dit : creusez un puit."

Puis, sans prendre le temps de dire au revoir, il disparut entre les pierres.

La femme retourna chez elle, troublée par les paroles du scarabée. Quand son mari rentra du travail, elle lui raconta toute l'histoire.

Le pauvre homme réfléchit un moment, puis il déclara :

"Femme, cette bestiole a peut être dit vrai, il doit y avoir un peu de magie en ce monde, après tout, si un scarabée peut parler, pourquoi n'aurions nous pas d'eau ? La pompe que j'avais achetée la dernière fois traine toujours dans la grange, Tout ce que çà nous coûte, c'est de suivre le conseil de ta bestiole et de creuser un trou, c'est un rude travail, mais j'y suis habitué,"

Le lendemain, il s'attela à la tâche, il creusa si profond qu'il eut du mal à remonter de son trou, mais il ne trouva pas une seule goutte d'eau.

"Tu n'as peut être pas creusé assez profond." lui dit sa femme, quand il lui eut fait part de son échec.

Le jour suivant, il fabriqua une longue échelle et la mit dans le trou. Alors il creusa, creusa, creusa encore et encore, jusqu'à ce que le haut de l'échelle atteigne à peine les bords du trou, mais il n'y avait toujours pas d'eau.

En descendant au ruisseau avec son seau, la femme aperçut le scarabée assis sur une pierre à côté du chemin. Elle s'arrêta et lui dit :

"Mon mari a creusé le puit, mais il n'y a pas d'eau."

"A-t-il installé la pompe ?" demanda le scarabée.

"Non." répondit elle.

"Alors faites ce que je vous ai dit, installez la pompe, et si vous n'obtenez pas d'eau, je vous promets que vous aurez quelque chose d'encore plus précieux."

Sur ces mots, le scarabée descendit de sa pierre et disparut. La femme retourna chez elle et répéta ce que lui avait dit la bestiole à son mari.

"Eh bien," répondit le brave homme, "on ne risque rien à essayer."

Alors il alla chercher la pompe dans la grange et l'installa sur le puit, puis il se saisit de la poignée et se mit à pomper, tandis que sa femme se tenait à côté pour voir ce qui allait se passer.

Il n'y eut pas d'eau, mais au bout d' un moment, une pièce d'or tomba du bec verseur de la pompe, puis une autre, et encore une autre, jusqu'à former un gros tas.

L'homme cessa de pomper et s'empressa d'aider sa femme à les amasser dans son tablier, mais leurs mains tremblaient tellement sous le coup de l'émotion et de la joie, qu'ils parvenaient à peine à saisir les pièces scintillantes.

Une fois qu'ils eurent tout rassemblées, ils coururent dans leur maison et déversèrent leur trésor sur la table pour les compter.

Toutes ces pièces étaient frappées de l'emblème des États Unis et valaient au moins cinq dollars chacune, certaines étaient usées et ternies, tandis que d'autres semblaient neuves et brillantes, comme si elles n'avaient jamais été utilisées. Une fois qu'ils eurent fini de compter, ils en avaient pour  trois cent dollars.

"Mon époux," dit la femme, "quand il disait on allait tirer quelque chose de plus précieux que de l'eau de ce puit, le scarabée ne mentait pas. Dépêche toi de retirer la poignée de la pompe, de peur que quelqu'un passe par là et découvre notre secret."

L'homme s'empressa d'aller retirer la poignée de la pompe et revint la cacher sous le lit.

Ils parvinrent à peine à dormir cette nuit là, ils réfléchissaient à la chance qu'ils avaient, et à ce qu'ils allaient faire de tout cet argent. Jusqu'alors, ils n'avaient jamais possédé plus de quelques dollars de temps en temps. La vieille théière fêlée, où ils rangeaient leurs maigres économies, était maintenant pleine de pièces d'or.

Le lendemain on était dimanche, ils se levèrent tôt et coururent regarder si leur trésor était toujours là. Il y était toujours, bien à l'abri dans la théière, ils étaient tellement fascinés par ce spectacle qu'il fallut du temps à l'homme pour en détourner les yeux et allumer le feu, tandis que son épouse se mettait à préparer le petit déjeuner.

Pendant qu'ils mangeaient leur modeste repas, la femme dit :

"Quand nous irons à l'église, nous rendrons grâce pour cette richesse qui nous incombe si soudainement, nous donnerons aussi une pièce d'or au pasteur."

"Je suis d'accord pour aller à l'église et rendre grâce," répondit son mari, "seulemnt, pendant la nuit, j'ai réfléchi à la manière de dépenser notre argent, et il ne restera plus rien pour le pasteur."

"Nous pourrions pomper d'autres pièces." suggéra-t-elle.

"Peut être, peut être pas," répondit il avec prudence, "avec ce qu'on a, on a de quoi vivre un moment, on n'est pas sûr qu'il en reste dans le puit."

"Alors allons voir," répondit elle, "j'ai vraiment envie d'offrir quelque chose à notre pauvre pasteur, il le mérite."

L'homme prit la poignée sous le lit et alla la fixer sur la pompe. Puis il posa un grand seau de bois sous le bec verseur et se mit à pomper. À leur grande joie, un flot de pièces d'or se déversa, au point que le seau manqua de déborder. La femme allait en amener un deuxième quand le flot cessa brusquement. Alors son mari dit d'un ton allègre :

"C'est assez pour aujourd'hui, femme ! Nous avons bien augmenté notre trésor, le pasteur aura sa pièce. D'ailleurs, j'en donnerai aussi une à la quête"

Comme la théière n'était plus assez grande pour contenir plus d'or, le fermier vida le seau dans une caisse en bois et recouvrit l'argent de feuilles et de brindilles sèches, afin que l'on ne puisse suspecter ce qu'il y avait dessous.

Ils enfilèrent ensuite leurs plus beaux vêtements, prirent chacun une pièce dans la théière pour le pasteur et se mirent en route pour l'église.

Ils descendirent à pieds toute la colline jusqu'à la vallée, ils avaient le cœur si léger que la distance leur importait peu. Ils arrivèrent à la petite église de campagne juste au début de l'office.

Puritan church

Fiers de leur fortune et des cadeaux qu'ils avaient amenés pour le pasteur, ils attendirent avec impatience que le diacre arrive avec son panier pour la quête, le fermier leva alors bien haut la main pour y laisser tomber sa pièce en or, afin que toute la congrégation le voie, son épouse fit de même. Ils se sentaient importants et heureux de pouvoir donner autant au pasteur.

Le révérend, qui avait assisté à la scène depuis sa chaire, n'en croyait pas ses yeux, pourtant, quand le diacre rapporta le panier de quête, il vit les deux pièces d'or. Il en fut si surpris qu'il en oublia presque son sermon.

Quand les fidèles quittèrent l'église après l'office, le brave homme aborda le fermier et son épouse et leur demanda :

"Où avez vous trouvé cet or ?"

La femme se fit un plaisir de lui raconter comment elle avait sauvé le scarabée, et comment il les avait remerciés par le biais de cette merveilleuse pompe. Le pasteur écouta gravement, quand elle eut terminé, il dit :

"Parait il qu'autrefois d'étranges choses arrivaient en ce monde, c'était il y a très longtemps, je m'aperçois qu'il en arrive encore de nos jours. D'après vous, un scarabée doué de parole vous a accordé une grande richesse." il examina attentivement les pièces d'or et continua : "soit cet argent est enchanté, soit il est authentique, en plus, il est frappé à l'emblème du gouvernement des États Unis. S'il est enchanté, il disparaitra dans les vingt-quatre heures et ne profitera à personne. S'il est authentique, alors votre scarabée a du le voler à quelqu'un et le mettre dans votre puit. Quand il y a de l'argent, çà appartient forcément à quelqu'un, si vous l'avez acquis par un moyen aussi singulier, il a sûrement été pris à leurs propriétaires sans leur consentement, sinon, d'où pourrait il venir ?" 

Le fermier et son épouse étaient embarrassés par ces propos, ils se regardaient mutuellement d'un air coupable, c'étaient d'honnêtes gens et il ne voulaient nuire à personne.

"Vous pensez que le scarabée à volé cet argent ?" demanda la femme.

"Avec ses pouvoirs magiques, il les a sans doute pris à ses propriétaires légitimes. Même les bestioles qui peuvent parler n'ont pas de conscience et ne peuvent distinguer le bien du mal. Dans son désir de vous remercier de votre gentillesse, il a volé cet argent à quelqu'un."

"Peut être qu'il s'agit vraiment d'or enchanté," suggéra l'homme, "dans ce cas, allons le dépenser en ville avant qu'il ne disparaisse."

"Ça ne serait pas bien," objecta le pasteur, "les commerçants n'auront alors plus d'argent ni de marchandise, les payer avec de l'argent enchanté reviendrait à les voler

"Qu'allons nous faire ?" demanda la femme en se tordant les mains d'anxiété.

"Retournez chez vous et attendez jusqu'à demain. Si l'or est toujours là, c'est qu'il n'est pas enchanté, cela voudra dire que c'est du vrai argent que vous devrez rendre à ses propriétaires. Prenez ces pièces que vous m'avez données, je ne peux accepter quelque chose qui n'a pas été honnêtement gagné.

Les pauvres époux retournèrent tristement chez eux, bouleversés par ce qu'ils venaient d'entendre. Ils passèrent une autre nuit sans dormir, et au petit matin, ils s'empressèrent d'aller voir si l'or était toujours là.

"C'est du vrai argent !" s'écria l'homme, "il ne manque pas une seule pièce."

Ce jour là, quand elle retourna au ruisseau, la femme chercha le scarabée et comme elle s'y attendait, elle le trouva assis sur une pierre.

"Bonjour, comment çà va ?" demanda-t-il quand elle s'arrêta devant lui.

"Ça ne va pas du tout," répondit elle, "notre bon révérend dit que tout cet or appartient sûrement à quelqu'un et que vous l'avez volé pour nous le donner."

"Votre révérend est peut être quelqu'un de bien," répondit le scarabée, indigné, "mais il manque de discernement, si vous ne voulez plus de cet or, je peux le faire disparaitre tout de suite."

"Attendez !" s'écria la femme, effrayée, "nous en voulons bien, seulement, nous voulons être sûrs qu'il a été obtenu honnêtement."

"Il n'a pas été volé," répondit le scarabée, vexé, "il n'appartient qu'à vous seuls. Quand vous m'avez sauvé la vie, sachant que vous êtiez pauvres, j'ai pensé que de l'or serait pour vous la plus belle récompense." puis il continua : "malgré ma taille insignifiante, sachez que je suis le roi de tous les insectes et que mon peuple m'obéit en tout. Comme, la plupart du temps, ils vivent près du sol, il leur arrive souvent de trouver des pièces d'or perdues, elles tombent dans des trous, des crevasses et sont recouvertes de terre et d'herbe, à chaque fois, mes sujets me les signalent, mais je leur ai toujours dit de ne pas s'en occuper, car elles ne sont d'aucune utilité pour les insectes. Quand j'ai décidé de vous donner cet or, je savais où en trouver sans voler vos semblables, j'ai envoyé des milliers d'insectes apporter les pièces d'or perdues jusqu'à la colline, cela a pris plusieurs jours d'un dur labeur à mes sujets, comme vous pouvez l'imaginer, mais le temps que votre époux termine d'installer la pompe, l'or est arrivé de toutes parts du pays et mes sujets l'ont jeté dans le puit. Vous pouvez donc l'utiliser en toute bonne conscience, avec la certitude de n'avoir nui à personne."

Kingbugsonly

Ravie de cette explication, la femme retourna chez elle et répéta les paroles du scarabée à son mari, celui ci fut comblé de joie.

Ils prirent un bon nombre de pièces d'or et descendirent en ville pour s'acheter des vêtements et toutes sortes de choses dont ils étaient privés depuis si longtemps. Seulement, ils étaient tellement fiers de leur richesse nouvellement acquise qu'ils ne prenaient pas la peine de la dissimuler, ils voulaient que tout le monde sache qu'ils avaient de l'argent, ce qui attira la convoitise des crapules du village, qui souhaitèrent se l'approprier.

"S'ils dépensent autant d'argent," murmuraient les uns, "c'est qu'ils doivent avoir une grande réserve d'or."

"C'est vrai," répondaient les autres, "dépêchons nous d'aller chez eux avant leur retour, et fouillons toute la maison."

Ils se précipitèrent à la ferme en haut de la colline, ils défoncèrent la porte et retournèrent la maison sens dessus dessous jusqu'à trouver l'or caché dans la caisse en bois et dans la théière. En un rien de temps, ils fourrèrent le tout dans des sacs et s'en allèrent, oubliant, dans leur hâte, de remettre de l'ordre.

Peu après, la femme et son mari arpentaient la colline, les bras chargés de paquets, accompagnés d'un groupe d'enfants qu'ils avaient embauchés pour porter le reste de leurs achats. Telle la queue d'une comète, toute une bande de curieux, de badauts et de gueux les suivaient, formant un cortège triomphal. Guggins, le tailleur, fermait la marche, portant avec précautions une robe de soie qui devait être payée à l'arrivée, car le couple avait dépensé tout l'argent qu'ils avaient amené.

Le fermier qui, jusqu'alors avait été un homme modeste, était à présent gonflé d'orgueil, le chapeau renversé en arrière il fumant un gros cigare qui lui donnait la nausée. Son épouse paradait à ses côtés comme un paon, comblée par les hommages de ces gens qui l'avaient toujours ignorée, jetant de temps à autre un coup d'œil satisfait à la procession derrière elle.

Mais leur heure gloire prit subitement fin quand ils trouvèrent la porte de leur domicile fracturée, le mobilier renversé et leurs affaires éparpillées çà et là. Quant à leur trésor, il n'en restait plus rien.

La foule se mit à ricaner et à proférer des remarques désobligeantes, Guggins réclama à grands cris le paiement de la robe de soie qu'il avait amenée.

La femme chuchota à son mari d'aller pomper de l'or pendant qu'elle faisait patienter la foule. Il s'empressa d'obéir, mais il revint peu après, l'air dépité, il lui annonça que la pompe était à sec et ne donnait plus une seule pièce.

La procession retourna au village en lançant des plaisanteries sur le fermier et sa femme qui avaient fait semblant d'être riches, certains furent même assez méchants pour jeter des pierres sur leur maison, Monsieur Guggins remporta la robe après avoir vertement reproché à la femme de s'être moqué de lui, laissant le couple seul, la fierté ayant fait place à la honte et la joie au désespoir.

Peu avant le coucher du soleil, la femme avait séché ses larmes et, après avoir remis ses vieux atours, elle retourna au ruisseau chercher de l'eau. Sur le bord du chemin, elle retrouva le roi-scarabée assis sur une pierre.

"Le puit est à sec !" lui cria-t-elle d'un ton de reproche.

"Bien sûr," répondit calmement le scarabée, "vous avez pompé tout l'or que mon peuple a pu trouver."

"Nous sommes ruinés," dit la femme en éclatant en sanglot, "des voleurs ont emporté tout ce que nous avions jusqu'au dernier penny."

"J'en suis désolé," répondit le scarabée, "vous n'aviez qu'à ne pas faire étalage de votre richesse, nul n'aurait suspecté que vous possiédez un tel trésor et personne n'aurait pensé à vous le voler. En fin de compte, vous n'avez fait que perdre l'or que d'autres avaient perdu avant vous, et il sera sans doute encore perdu de nombreuses fois avant la fin des temps."

"Qu'allons nous faire, maintenant ?" demanda-t-elle.

"Que faisiez vous avant que je vous donne cet argent ?"

"Nous travaillions du matin au soir."

"Eh bien, il ne vous reste plus que le travail," répondit le scarabée, "personne n'essaiera de vous voler çà, vous pouvez me croire !" puis il glissa de sa pierre et disparut une dernière fois.

Cette histoire nous enseigne qu'il faut accepter la bonne fortune avec humilité et en user modérément. En effet, si le fermier et son épouse avaient résisté à la tentation d'afficher leur richesse aussi ostensiblement, ils la posséderaient encore à ce jour.

<< 8 - La capture du Temps |Sommaire| 10 - Le mannequin vivant >>

  • Aucune note. Soyez le premier à attribuer une note !

Ajouter un commentaire

 

×